samedi 20 octobre 2012

TURCS EN FRANCE: Etudes supérieures : le frein parental


Par Redaction | ZAMAN FRANCE sam, 20/10/2012 - 14:43
La récente étude de l’Insee intitulée «Immigrés et descendants d’immigrés en France» fait état d’un constat alarmant quant à la faible importance accordée aux études chez les Franco-turcs. 32 % des 20-35 ans d’origine turque ne possèdent aucun diplôme au-delà du brevet, ce qui représente le pourcentage le plus élevé. Derrière eux, les Algériens sont à 24 %. Pour comprendre ces chiffres désastreux, un regard sur le profil des parents permet de constater la persistance d’un schéma de reproduction sociale. En effet, la relation que les parents d’élèves de classe de 6e entretiennent avec le système scolaire est, par exemple, très éloquente. Au sommet du triste tableau, 70 % des pères et 79 % des mères turcs n’ont aucun diplôme, alors que ce chiffre descend à 50 et 54 % pour les Algériens, ou 45 et 52 % pour les autres pays africains. Et, c’est inévitablement aussi chez les parents turcs que l’on retrouve le moins de soutien scolaire apporté aux enfants et le moins d’importance attachée aux études. D’ailleurs, un autre tableau nous apprend que parmi toutes les populations immigrées présentes dans la vaste enquête, c’est le fait d’avoir des parents turcs qui s’avère être l’obstacle le plus important à la poursuite des études. Ils sont également ceux qui parlent le moins la langue française et c’est chez eux que le taux d’ouvriers non qualifiés est le plus important. On pourrait multiplier les exemples, le constat est toujours le même tant les chiffres se suivent et se ressemblent. Les parents turcs sont quasi systématiquement les plus mal placés. Le seul recours au profil des parents serait sans doute insuffisant pour expliquer l’ampleur du problème. Il faudrait également citer, entre autres, le rapport historique à la France ou la structure culturelle communautaire. Mais, il n’en demeure pas moins que l’impact de la position des parents reste central dans le faible niveau d’études chez les enfants. D’ailleurs, les parents turcs immigrés ont d’autant plus d’influence sur leurs enfants qu’il s’agit relativement d’une immigration récente ; si bien qu’aujourd’hui encore, les enfants nés de parents franco-turcs n’ont pas encore atteint l’âge des études supérieurs. Le changement viendra peut-être de là.

BS GESTION: un bon cabinet de conseil


vendredi 19 octobre 2012

EXPO: vitrines gourmandes de Turquie par Thérèse et Gérard VALCK



Thérèse et Gérard VALCK présentent
leur exposition photographique :

" VITRINES GOURMANDES DE TURQUIE "
pour le " Parcours Culturel et Gourmand " dans le cadre du

" 4ème FESTIVAL INTERNATIONAL
DE LA PHOTOGRAPHIE CULINAIRE "

du 26 octobre au 11 novembre 2012
vous pourrez cependant voir l’exposition
jusqu’au 15 décembre

Au restaurant de gastronomie turque

SIZIN MONTMARTRE
45 rue du Faubourg Montmartre
75009 PARIS – Métro : Le Peletier


invitation du CAFE BILINGUE


L’équipe du CAFÉ BILINGUE a le plaisir de vous inviter à un événement exceptionnel dans le cadre des ateliers "Langues et Cultures".
Le professeur François GROSJEAN, "légende vivante du bilinguisme", nous fera l'honneur d'une conférence unique
SAMEDI 24 NOVEMBRE de 16h -18h à Paris 12e
sur le thème
"LE BILINGUISME CHEZ L'ADULTE ET CHEZ L'ENFANT"
Spécialiste renommé du bilinguisme et du biculturalisme François GROSJEAN, enseignant et chercheur en psycholinguistique. Après un long séjour aux Etats Unis, il est nommé en 1987 à l'Université de Neuchâtel ( Suisse) dont il est professeur émérite et où il a fondé le Laboratoire de traitement du langage et de la parole. Il a également co-fondé en 1998 la revue « Bilingualism: Language and Cognition » (Cambridge University Press). Multilingue et multiculturel lui-même, François Grosjean a écrit de nombreux ouvrages, www.francoisgrosjean.ch
Informations et réservation : http://fr.amiando.com/YHMRLCJ
Attention : Nombre de places limité, inscrivez-vous au plus vite !
Une participation aux frais de 5€ est demandée, payable à l’avance.
L’adresse exacte sera communiquée sur réservation.
N’hésitez pas à diffuser l’information autour de vous et/ou afficher l ‘affiche ci-jointe.
Au plaisir de vous rencontrer,
Salutations multilingues
l' Équipe du CAFÉ BILINGUE
Twitter: @CAFEBILINGUE
La différence est notre force et la diversité notre richesse

OFFRE DE STAGE - Lepetitjournal.com d'Istanbul recherche un stagiaire pour le service rédaction


Dans le cadre de son développement, lepetitjournal.com d'Istanbul recherche un(e) stagiaire pour le service rédaction. Vous pouvez vous porter candidat(e) dès à présent
MissionVous aurez pour mission la rédaction d’un maximum de cinq articles et brèves par semaine.
Il est indispensable que le candidat soit curieux, autonome, réactif et efficace. Il doit aimer le terrain et proposer régulièrement reportages et interviews. Une connaissance de base du turc est fortement appréciée. Une maîtrise parfaite de l'anglais est indispensable.
Profil recherché
Étudiant(e) en journalisme, en Sciences politiques, ou en communication, vous êtes les candidat(es) idéal(es) pour ce poste de stagiaire. Cette annonce ne s'adresse pas à de jeunes journalistes ayant terminé leurs études.
La durée du stage est de 3 mois minimum, 6-9 mois de préférence.
Envoyez CV et lettre de motivation à : meriem.draman@lepetitjournal.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Meriem Draman (www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 19 octobre 2012

ISTANBUL: Que signifie “Nişantaşı”?


Suite au succès de ses “expressions turques décryptées”, Fazilet Doğan revient avec une nouvelle rubrique: “un nom de quartier décrypté”. Vous habitez à Bebek, Tarabya, Beşiktaş, Ortaköy… mais ne connaissez pas le sens et l’origine de ce nom? Cette rubrique est là pour vous éclairer. Premier quartier: Nişantaşı
(photo Debraj Ghosh, Flickr/CC)

Le nom "Nişantaşı" est composé des mots “taş” (pierre) et “nişan” (repère, marque, cible). Bien avant d’être le quartier chic et résidentiel que nous connaissons aujourd’hui, c’est dans cette partie d’Istanbul que les soldats ottomans s’entrainaient à améliorer la précision de leurs tirs. Ils visaient des cibles (“nişan”) en pierre (“taş”) dont certaines prenaient la forme de petits obélisques et sont encore visibles de nos jours.
On peut y lire des inscriptions ottomanes, qui nous renseignent sur leur provenance. La plus ancienne date de 1790-91 (ère du Sultan Selim III) et se trouve dans la cour de la mosquée de Teşvikiye (qui signifie d’ailleurs “encouragement” en turc ottoman). La seconde, placée non loin, date de l’époque de Mahmud II. Elle est datée de 1811. Une autre pierre de la même époque a survécu dans l’actuelle cour d’un immeuble, sur la route Nişantaşı-Ihlamur à Topağacı.
Fazilet Doğan (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 19 octobre 2012

jeudi 18 octobre 2012

Mesut YERLIKAYA, très grand virtuose du baglama va faire partager sa passion et sa technique :
si vous voulez prendre des cours dans la région de KAYSERI, contactez le sur Facebook:


  • bağlama dersine başladım ders almak isteyen arkadaşları bekliyorum

3 novembre 2012 à DOUVRE LA DELIVRANDE


IL ÉTAIT UNE FOIS À SMYRNE – L’expo qui rafraîchit la mémoire


 l’occasion du 90ème anniversaire de l’incendie d’Izmir, le hall du restaurant Cezayir héberge du 12 au 29 octobre l’expositionOnce upon a time in İzmir: Postcards from Orlando Carlo Calumeno’s Collection”. Organisée par Osman Köker, directeur des éditions Birzamanlar Yayıncılık, elle rassemble 60 photos ainsi que des cartes postales historiques de la collection Orlando Carlo Calumeno.
Déplacements de populations, incendie… La ville d’Izmir, jadis nommée Smyrne, a été le théâtre de bien des catastrophes. Mais elle était aussi un modèle de multiculturalisme et c’est l’objet de cette rétrospective : souligner la diversité culturelle d’Izmir et revenir sur les communautés grecques, arméniennes et syriaques qui l’habitaient. “Je veux que les spectateurs se rafraîchissent la mémoire au sujet d’Izmir”, a déclaré Osman Köker au Hürriyet Daily News. “Avec cette exposition, le dialogue turco-arménien progresse”, poursuit-il. L’occasion également de présenter la dernière publication de sa maison d’édition : La fin de Smyrne : Du cosmopolitisme aux nationalismes, d’Hervé Georgelin.
Fanny Fontan (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 18 octobre 2012

FAZIL SAY – Son procès pour insulte envers l’Islam s’ouvre aujourd’hui



Le procès du pianiste turc Fazıl Say, accusé d’avoir “incité le peuple à la haine et à l’hostilité” et d’avoir “dénigré publiquement les valeurs religieuses d’une partie de la population” (en l’occurrence l’Islam) s’ouvre aujourd’hui à Istanbul. Après avoir déclaré publiquement son athéisme, le virtuose avait publié sur son compte twitter des messages moquant la religion musulmane.
Dans l’un d’eux, l’artiste citait le poète Omar Khayyam, se demandant si le paradis s’apparentait à une taverne ou à une maison close. Dans un autre tweet, Fazıl Say s’étonnait de la vitesse à laquelle le muezzin avait récité la prière du jour : “Le muezzin a lu l’appel à la prière du soir en 22 secondes. Prestissimmo con fuco !!! Pourquoi cette précipitation ? Une amoureuse ? Une table de rakı ?”
Le code pénal turc (art. 216) sanctionne ce genre de faits de trois années de prison. Le procureur réclame jusqu’à un an et demi d’incarcération pour le compositeur.
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 18 octobre 2012

mercredi 17 octobre 2012

TURuie: Latmos : peintures préhistoriques contre carrières de pierre


La multiplication des carrières dans la région du Mont Latmos (Beşparmak), sur les rives du lac de Bafa, menace des peintures préhistoriques de près de huit millénaires. Les archéologues tirent la sonnette d’alarme
La ville antique d’Héraclée du Latmos, sur la rive nord-est du lac Bafa, abrite les plus beaux exemples d’art rupestre de l’Anatolie occidentale. Depuis les années 1990, sous la direction d’Anneliese Peschlow-Bindokat, l’Institut allemand d’archéologie a mis à jour dans les grottes de la montagne un millier de dessins dont les plus anciens datent de cinq à six millénaires avant notre ère.
Cet héritage exceptionnel, jugé “aussi important que les découvertes de Göbeklitepe et Çatalhöyük”, est aujourd’hui en danger. Les carrières de pierres (feldspath) ouvrent les unes après les autres, menaçant ces peintures dont les thèmes dominants sont la famille, les relations hommes-femmes ou femmes-enfants, et qui ne représentent aucune scène de violence (photo de gauche, crédit: Nezih Başgelen). Anneliese Peschlow vient de remettre à l’Unesco un rapport détaillant la localisation de 1.050 peintures et appelant à leur protection.
Des “dommages irréversibles”
“Si des mesures et une zone de protection ne sont pas établies dès maintenant, ces peintures uniques seront réduites comme peau de chagrin dans un avenir proche”, prévient Nezih Başgelen, directeur des publications Arkeoloji ve Sanat (Archéologie et art).
“Les carrières en activité au nord et autour du mont Latmos ont commencé à détruire ce paysage exceptionnel. Mais le plus alarmant est que de nouvelles carrières pourraient entrer en activité dans la zone de 8.700 mètres carrés à l’est et au nord-est du lac Bafa, précisément là où se trouvent les peintures,” souligne l’archéologue.
Nezih Başgelen et Anneliese Peschlow-Bindokat craignent des “dommages irréversibles” et la perte d’un patrimoine à haute valeur culturelle et touristique. Ils lancent un appel au ministre de la Culture et du Tourisme, Ertuğrul Günay.
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 17 octobre 2012

mardi 16 octobre 2012

GAYE PETEK – “Le mot ‘intégration’ n’est pas une injure”


Le 23ème Festival international de Géographie se tenait ce week-end à Saint-Dié (Vosges). La Turquie était à l’honneur avec différentes conférences, tables rondes et démonstrations de danses et d’artisanat turc. La sociologue Gaye Petek est intervenue auprès de Sema Kılıçkaya, écrivaine, sur le thème “Turcs en France, Turcs de France”. Interview
Lepetitjournal.com d'Istanbul : Quelle différence y a t-il entre Turcs en France et Turcs de France ?
Gaye Petek
(photo MA): Un Turc en France peut être passagèrement présent dans le pays. Il peut avoir décidé, pour X raisons, d’y passer quelques années seulement. Au contraire, quand on dit “les Turcs de France”, on parle de ceux qui habitent en France et qui s’approprient la France. Être de France, c’est se sentir français, c’est être habité par l’âme et les valeurs françaises tout en restant turc dans le cœur et dans l’âme. Ce vocabulaire permet de s’interroger sur la façon dont les Turcs vivent leur situation de transplantation et comment ils s’approprient les territoires dans lesquels ils ont décidé de s’installer. Tout cela évoque finalement la question de l’intégration. On définit souvent le terme à tort et à travers. Le mot “intégration” n’est pas une injure. Il ne signifie pas que l’on doit changer de peau, de couleur d’âme et de pensée. Le défi que l’on doit se donner est de conserver ses racines et sa mémoire, mais de les faire vivre en harmonie avec la culture du pays où l’on a décidé d’habiter.
Comment les Turcs réagissent-ils face au travail de mémoire ?
C’est très difficile car cette question traverse un autre débat : celui de la réappropriation du “je” par la société turque qui une société du “nous” et du collectif. La collectivité de la famille, du groupe villageois, de la région, de la nation. Dans ce contexte, il est difficile de s’imprégner d’une mémoire personnelle en se construisant une propre identité. Quand on interroge les Turcs sur cette question, ils sont méfiants et se demandent pourquoi on leur demande de raconter leur vie. Une autre difficulté est que le territoire turc est traversé par des dizaines de civilisations. L’idée de l’appartenance à une nation une et indivisible, c’est bien. Mais la notion de nation n’empêche pas celle de l’appartenance à des critères culturels qui peuvent venir enrichir ce sentiment d’appartenance citoyenne et nationale. Il y a eu une construction très jacobine de la République turque, inspirée de la France. On a dit aux gens : vous êtes tous des citoyens, vous vous ressemblez tous et les identités multiples n’existent pas. Du coup, on est en train de gommer toute une richesse d’un territoire et d’un pays où les gens ont peur de s’identifier à travers leur diversité. Ils se retrouvent ainsi dans une espèce d’autisme mémoriel extrêmement difficile à travailler. Dans notre association Elele, qui a fermé ses portes en 2010 suite aux réductions de crédits et aux changements de politique, nous avons essayé de construire des passerelles. Parce que l’intégration est un travail qui se fait à deux. Et c’est un point qui n’est pas encore résolu dans la tête des institutions publiques et de l’Etat français, quelle que soit la couleur du gouvernement. Il faut donc travailler à une intégration citoyenne qui suppose, non pas l’effacement de ses identités antérieures, mais la complémentarité des unes avec les autres.
Selon vous, le système d’intégration français n’a donc pas bien fonctionné ?
Non, parce ce qu’il a fallu attendre 2003 pour qu’il y ait une politique d’accueil, alors que les grosses vagues d’immigration ont eu lieu dans les années 1960-1970. C’était la moindre des choses de dire aux gens que l’on a fait venir dans notre pays : bienvenue en France, voilà ce que l’on attend de vous et ce que l’on souhaite partager avec vous. Mais il a fallu attendre 2003 pour ça. De plus, cette politique a été détruite sous la présidence Sarkozy, qui l’a présentée comme une punition plutôt qu’une gratification sur le chemin de l’intégration. Et puis il y a cette erreur fondamentale qui est de toujours opposer culture d’origine et culture française.
Une amélioration est-elle à attendre du nouveau gouvernement ?
Espérons, mais je n’ai pas énormément d’espoir quand je vois que le mot “intégration” a disparu des nomenclatures de l’Etat. On retourne à l’idée que l’immigration dépend du ministère de l’Intérieur. Mais le ministère de l’Intérieur s’occupe des visas et de la maîtrise des flux aux frontières. L’intégration, ce n’est pas son boulot. Alors qui va s’en occuper ? Pour l’instant, moi je n’ai rien compris. On retourne 20 ans en arrière avec l’illusion qu’en diluant les “questions qui fâchent”, on va les résoudre. Une question ne se résout pas en l’ignorant. Il faut prendre le mot “intégration” frontalement, au pied de la lettre et expliquer aux Français et aux jeunes immigrés que ce n’est pas une insulte ou un mot tabou.
Vous avez parlé d’un autre sujet dans votre intervention : celui de la sépulture. Est-ce révélateur d'observer comment les Turcs anticipent leur mort ?
Bien sûr c’est révélateur. Un lieu de sépulture est un lieu de mémoire. S’il n’y a personne pour honorer cette mémoire, la sépulture disparait. La logique serait que leur sépulture soit là où sont leurs enfants et petits-enfants. Or, dans le livre Turcs en France que j’ai coordonné, on voit que 11 personnes sur 12 veulent être enterrées dans leurs pays d’origine. C’est quelque chose d’éminemment romantique. Nous n’avons pas posé la question aux plus jeunes qui sont nés en France mais je pense qu’on aurait une majorité de réponses dans le même sens.
Le retour en Turquie se retrouve également dans un autre phénomène : celui des immigrés ou enfants d’immigrés qui décident de rentrer dans leurs pays d’origine. Comment peut-on expliquer cela ?
Il ne faut pas oublier que la Turquie a connu une forte croissance ces dernières années. C’est un pays émergent où l’économie française investit largement. Pour un jeune Turc né en France et qui n’a pas fait de grandes études, le statut social sera plus valorisant en Turquie. En partant vers son pays d’origine avec en poche une bonne connaissance de la langue et de la société françaises, il va pouvoir travailler dans les intérêts économiques ou diplomatiques français. Même s’il est secrétaire au Consulat ou à l’Ambassade de France, il aura un statut valorisant avec un poste bien rémunéré et reconnu. En plus, il échappera au contrôle de sa famille restée en France. Le bagage français donne une possibilité d’ascenseur social plus intéressant qu’en France. La Turquie est donc pour ces jeunes un meilleur univers, tant au niveau du développement personnel qu’économique.
Propos recueillis par Margaux Agnès (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 16 octobre 2012

La langue kurde pour la première fois sur une radio étudiante


RadyoVesaire, la web radio des étudiants de l’université de Bilgi à Istanbul, diffuse depuis hier une émission hebdomadaire en langue kurde (Kurmancî). Programmée tous les lundis à 17h, cette émission est une première sur les ondes universitaires de Turquie. Deniz Gündüz et Mehmet Yeşilmen, étudiants en journalisme, animent en direct ce rendez-vous baptisé “Pine” (en kurde, pièce de tissu servant à camoufler un trou, l'idée des auteurs étant de "commenter avec humour les insuffisances du système"). Les deux présentateurs, dont le kurde est la langue maternelle, ponctuent régulièrement leurs interventions de traductions en turc, notamment pour présenter les morceaux de musique diffusés. Cette initiative fait suite à l’introduction de cours de Kurmancî dans le programme de l’université de Bilgi.
Voici un court extrait de la première émission, diffusée hier:
Emission radio en kurde by Anne Andlauer
Pour écouter Radyo Vesaire: http://radyovesaire.bilgimedya.org/
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 16 octobre 2012

lundi 15 octobre 2012

Quand la gastronomie française s’invite à Istanbul


Samedi soir, le centre des congrès de la Corne d’Or (Haliç Kongre Merkezi) accueillait le Grand dîner de la Haute Gastronomie française. La cuisine lyonnaise était à l’honneur. Dans la salle et aux fourneaux, des invités de marque s’étaient donné rendez-vous
Robes de soirée, tapis rouges, nappes blanches et verres en cristal… Le Caft* de Lyon (Club d’Affaires franco-turc) a mis les petits plats dans les grands pour l’organisation de ce dîner. Dix grands chefs lyonnais ont œuvré ensemble à l’élaboration d’un menu. De quoi éveiller les papilles des gourmets en mal du pays, et celles d’hommes et de femmes d’affaires turcs curieux de découvrir d’autres saveurs… pour 175 euros tout de même.
La boîte de fromages de René Richard (photo FF)
Kadir Topbaş, maire d’Istanbul, Laurent Bili, ambassadeur de France en Turquie, Sedat Kartal, président de la Chambre de commerce franco-turque de Lyon et Gérard Collomb, sénateur et maire de Lyon, étaient présents pour l’occasion. “C’est ma première visite officielle en Turquie, et ma première fois à Istanbul. Le maire d’Istanbul doit venir à Lyon en mai prochain, je voulais venir ici en premier !” a d’ailleurs confié l’édile.
Gérard Collomb a souligné “l’importance” de cette soirée, “qui se situe dans la continuité de ce qui s’est noué en juillet dernier lors de la création de la Chambre de commerce franco-turque. La coopération entre Lyon et Istanbul est riche d’avenir. Nous avons une grande histoire gastronomique à Lyon et nous aimerions qu’Istanbul fasse partie de notre réseau international “Délices”. L’élu lyonnais dit aimer la cuisine étrangère, “les choses simples”, et connaître déjà un peu la cuisine turque “car je vais souvent manger au Janissaire à Paris”.
Laissons la parole aux chefs :
Christophe Marguin, Président des Toques Blanches du Monde
“J’ai fait mon apprentissage chez Moulins à Paris. Puis j’ai travaillé entre Paris, Strasbourg, Nice et Londres. J’ai aujourd’hui cinq affaires. Et je partage ma vie entre Lyon, le Japon et le Maroc. J’ai repris le restaurant qui appartient à ma famille depuis quatre générations, et l’ai renommé “Christophe Marguin”. En 2008 nous avons créé Les Toques Blanches du Monde. C’est une association à but non lucratif qui fédère les cuisiniers, pâtissiers et boulangers français expatriés afin de valoriser la cuisine et les produits français à l’étranger. Le dîner de ce soir fait donc partie de ce projet : organiser un événement pour promouvoir la cuisine française, en l’occurrence ce soir, la cuisine lyonnaise. Quant au menu, nous l’avons élaboré tous ensemble, c’est une histoire d’amitiés.”
Patrick Lannes, Président d’honneur des Toques Blanches du Monde
Après avoir passé 47 ans dans les cuisines de 23 pays (France, Monaco, Luxembourg, Suisse, Japon, Brésil, Singapour, Sénégal, Egypte, Emirats Arabes Unis…), j’ai pris ma retraite et suis désormais consultant. J’ai rejoint les Toques Blanches du Monde, où j’aide Christophe. J’avais choisi ce métier pour voyager, rencontrer des gens, c’est une expérience extraordinaire que l’échange culturel. La cuisine ottomane est merveilleuse. Elle a besoin d’être revalorisée parce que lorsque l’on parle de cuisine turque la majorité des gens ne visualisent que les kebabs. Les mezze par exemple sont plein de saveurs, sans agressivité. La réussite d’un plat, c’est lorsque toutes les différentes saveurs circulent dans le palais. Si l’on a des projets ici ? Bien sûr ! On ne peut pas passer à côté de la Turquie. Je n’avais jamais vu Istanbul, j’ai été ébahi. J’ai été surpris de la propreté des rues, mais surtout de la jeunesse. On sent que c’est un pays d’avenir. Créer un restaurant français ici ? Non pas pour l’instant. En revanche, ce serait bien de proposer des stages à de jeunes turcs à Lyon et d’envoyer de jeunes français chez des chefs turcs.”

Mathieu Vianney, Meilleur ouvrier de France“J’ai commencé la cuisine plutôt tard. Après un bac scientifique, j’ai fait un CAP, puis j’ai suivi les cours de l’Ecole Supérieure de Cuisine française à Paris. De 92 à 94, j’ai rejoint le groupe Accor, puis jusqu’en 98 le groupe Frantour. Il s’agissait surtout de restauration commerciale, principalement dans les gares. En 98, j’ai monté mon premier restaurant à Lyon, “Les Oliviers”. En 2001, j’en ai créé un autre, et l’ai nommé tout simplement “Mathieu Vianney”, et ai obtenu ma première étoile en 2005. En 2007, j’ai revendu “Les Oliviers” et j’ai ouvert le “33 Cité” avec Frédéric Berthod et Christophe Marguin, que nous avons revendu en 2010. Enfin en 2008, j’ai acheté “La mère Brazier”, restaurant pour lequel j’ai reçu ma deuxième étoile en 2009. En 2011, j’ai monté le “33 TNP”, une brasserie au sein du Théâtre National de Villeurbanne. Enfin en 2012 j’ai ouvert le “BWB”. Ce grand dîner est un projet bénévole, pour faire partager notre savoir. C’est une histoire d’amis. On s’ouvre toujours l’esprit à voyager et ce pays me semble très intéressant. Je ne pense pas y ouvrir une affaire mais plutôt y faire du conseil. Nous avons tous élaboré les plats mais l’artichaut au foie gras est à la carte à la “Mère Brazier” depuis 1921.”

Sébastien Bouillet, Toque Blanche Lyonnaise“Je suis pâtissier-chocolatier. Ma société Bouillet Lyon-Tokyo possède trois points de vente à Tokyo, cinq à Lyon ainsi qu’une école. J’ai repris l’entreprise familiale en 2008, la pâtisserie de mon père, et l’ai fait évoluer, notamment avec de nouveaux designs. De sept employés, nous somme passés à 45. Je suis venu à Istanbul à la demande du CAFT, l’idée étant de réaliser un repas pour 300 couverts. C’est en quelque sorte le match retour puisqu’il y a quelque temps, des chefs turcs étaient venus à Lyon. On est venus ici entre copains. C’est plutôt sympa et je suis très agréablement surpris par la ville. Il y règne quelque chose de particulier, des couleurs, des parfums… On voit aussi que l’économie bouge. Si demain on me proposait d’ouvrir une boutique avec toutes les conditions réunies (bon emplacement etc), je dirais ‘pourquoi pas ?’. On a déjà des contacts avec l’Université d’Economie d’Izmir pour venir donner des cours. La cuisine turque ? J’en ai eu un aperçu hier soir. J’y ai retrouvé ce que j’adore dans la cuisine libanaise : ce n’est pas tellement épicé, c’est surtout parfumé. Pour le dîner de ce soir, j’ai créé un dessert. Il s’agit d’un croustillant de Gianduja, avec un biscuit aux noisettes, un confit d’agrumes agrémentés d’une crème légère aux agrumes et d’une crème pralinée. Je voulais quelque chose de frais.”
Fanny Fontan (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 15 octobre 2012

Légendes des photos:
1. Photo des chefs (en plus de ceux cités plus haut): Joseph Viola Meilleur Ouvrier de France, “Daniel et Denise” Lyon/ Frédéric Berthod Toque Blanche du Monde “33 Cîté” à Lyon/ Olivier Paget Toque Blanche lyonnaise “L’âme sœur” à Lyon/ Laurent Bouvier Président des Toques Blanches lyonnaises “Elleixir” à Limonest/ Philippe Bernachon Toque Blanche lyonnaise Pâtisserie Bernachon à Lyon/ Gilbert Reboul Toque Blanche lyonnaise “Golf Club de Lyon”
2. Artichaut au foie gras, chutney de figues et croquant de biscuit de la Mère Brazier
3. Chocolats Palets d'Or de Bernachon
4. Dos de cabillaud rôti sur sa peau, minestrone de légumes et coco de Paimpol au basilic
5. La boîte de fromages de René Richard
6. Le Lyon-Istanbul en ligne directe
7. Médaillon de volaille de Bresse aux morilles
8. Salle du dîner
9. Terrasse de l'apéritif
10 & 11. Apéritif
*Le Caft regroupe entreprises industrielles, commerciales, prestataires de services et intellectuels français et turcs. Et ce, afin de favoriser les échanges économiques et socioculturels entre la Région Rhône-Alpes et la Turquie. Il contribue ainsi au rapprochement entre les hommes et les femmes d’affaires des deux pays.

49E FESTIVAL DU FILM D’ANTALYA – Palmarès et polémique


Güzelliğin On Par' Etmez (Ta beauté ne vaut rien) du réalisateur Hüseyin Tabak a remporté le prix du meilleur film au prestigieux festival international Altın Portakal (Orange d’Or) d’Antalya samedi. L’œuvre décroche également le prix du meilleur scénario, meilleur acteur, meilleur second rôle féminin, meilleure mise en scène et le prix du jury Behlül Dal
Güzelliğin On Par' Etmez raconte l’intégration difficile de Veysel, un garçon de 12 ans présenté comme “moitié Turc, moitié Kurde”, en Autriche, pays où sa famille vient d’émigrer et dont il ne parle pas la langue. Veysel tombe amoureux d’une camarade de classe, Ana, et se lie d’amitié avec un voisin de 20 ans son aîné, Cem, à qui il demande de traduire en allemand son poème préféré, Güzelliğin On Par' Etmez, du grand Âşık Veysel.
L’annonce du palmarès a suscité une polémique lorsque le directeur général en charge du cinéma au ministère de la Culture et du Tourisme, Cem Erkul, a estimé que Güzelliğin On Par' Etmez aurait dû être considéré comme un film autrichien et non turc. Cem Erkul souligne que le long-métrage a concouru au nom de l’Autriche au festival Karlovy Vary 2012, qu’il est enregistré auprès de la Commission du film autrichien (AFC) et que sa société de production (Dor Film) est domiciliée à Vienne.
Les organisateurs du festival rétorquent que Hüseyin Tabak (élève du réalisateur autrichien multi-primé Michael Haneke) possède la nationalité turque et qu’il est aussi producteur du film. Hüseyin Tabak espère trouver grâce à ces récompenses un distributeur en Turquie.

Autres récompenses:
Meilleur film: Güzelliğin On Par' Etmez
Prix spécial du jury: Toprağın Çocukları
Meilleur premier film: Zerre
Meilleur réalisateur: Erdem Tepegöz, Zerre
Meilleur scénario: Hüseyin Tabak, Güzelliğin On Par' Etmez
Meilleur directeur de la photographie: Florent Herry, Pazarları Hiç Sevmem
Meilleure musique: Tamer Çıray, Elveda Katya
Meilleure actrice: Anna Andrusenko, Elveda Katya
Meilleur acteur: Abdülkadir Tuncer, Güzelliğin On Par' Etmez
Meilleur second rôle féminin: Lale Yavaş, Güzelliğin On Par' Etmez
Meilleur second rôle masculin: Tansu Biçer, Küf
Meilleure mise en scène: Christoph Loidl, Güzelliğin On Par' Etmez
Meilleur directeur artistique: Tora Aghabayova, Zerre
Prix spécial du jury Behlül Dal: Yuşa Durak, Güzelliğin On Par' EtmezPrix spécial du jury Dr. Avni Tolunay: Nimet İnkaya ve Gila Benezra, Küf
Compétition internationale :
Meilleur film: Aglaya (Krisztina Deák)
Prix spécial du jury: Gülümse (Rusudan Chkonia)

Retrouvez ici le palmarès complet.
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 15 octobre 2012