vendredi 26 octobre 2012

RAPPEL: Orhan PAMUK au Louvre ce week-end

Orhan Pamuk, invité du Louvre

Thématique Conférences
Date de debut 2012.10.27
Date de fin 2012.10.28
Intro Dans le cadre de l'ouverture de ses nouveaux espaces Arts de l'Islam, Le Musée du Louvre invite l'écrivain turc Orhan Pamuk pour deux évènements sur un week end : une conférence et une lecture.

Informations au 01 40 20 55 55 ou sur www.louvre.fr
Réservations au 01 40 20 55 00, sur www.fnac.com ou à la caisse de l'auditorium
TARIFS :
Conférence – 27 octobre à 17h
6€ / 5€ (réduit) / 3€ (solidarité et jeunes)
Lecture – 28 octobre à 17h
10€ / 8€ (réduit) / 5€ (solidarité et jeunes)
Description - SAMEDI 27 OCTOBRE A 17H00
" L’innocence des oeuvres "
Orhan Pamuk, en conversation avec Sophie
Basch, professeur de littérature française à l'université Paris-Sorbonne.
C’est au milieu des années 1990 que Pamuk a commencé à collecter des
souvenirs et témoignages de la vie stambouliote dans le but « d’exposer dans un musée les vrais objets d’un récit fictionnel et d’écrire un roman fondé sur ces objets ». Chaque objet collectionné par Kemal, le narrateur de son roman, évoque le souvenir de sa jeune cousine Füsun, de leurs amours
passés et de leur bonheur évanoui.

- DIMANCHE 28 OCTOBRE A 17H00
" D’autres couleurs "
Lecture par Jérôme Deschamps et en présence d’Orhan Pamuk d’un choix de textes extraits de Mon nom est Rouge et
D’autres couleurs (
Nourris de la fréquentation des manuscrits ottomans, ces textes en restituent la poésie et posent la question du sens des images et de l’importance du style en peinture comme en littérature. D'autres extraits abordent la magie du cinéma, l'identité turque qui se construit "face à l'autre" et la solitude de l'artiste. Les talents de conteur de Deschamps, sa façon de dénicher dans le quotidien des situations cocasses qui font rire et réfléchir, font écho à l’écriture à la fois ironique et nostalgique de Pamuk.
Contact
Adresse Musée du Louvre
75058 Paris Paris France 

TURQUIE:25 enfants portés disparus chaque jour à Istanbul


Le directeur de la brigade des mineurs de la Direction de la sûreté d’Istanbul s’inquiète d’une augmentation des signalements de disparition d’enfants dans la mégapole. Chaque jour, 25 mineurs sont portés disparus à Istanbul, contre 10 par jour il y a trois ans. Parmi eux, 97% correspondent à des fugues. “Près de 100% des enfants qui ne sont pas retrouvés dans les premières 24 heures ont soit commis, soit été victimes d’un délit ou d’un crime (“suç”)”, précise Murat Koçak, cité par les médias turcs.
Quelque 900 policiers stambouliotes ont reçu une formation pour enquêter sur ces affaires. “L’an dernier, nous retrouvions 35% des enfants dans les premières 24 heures. Cette année, ce taux de réussite atteint 48%”, précise Murat Koçak, qui appelle les familles à contacter la police dès qu’ils constatent la disparition.
La plupart des mineurs portés disparus ont entre 15 et 18 ans et fuient des violences au sein de leur famille, ajoute encore le policier.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul.html) vendredi 26 octobre 2012

BURSA – À la rencontre des femmes derviches du centre Karabaş-i Veli


Un lieu d’exception à découvrir: le centre culturel Karabaş-i Veli de Bursa, où des femmes derviches proposent une fois par mois une cérémonie Mevlevi. Un festival de couleurs, une atmosphère intimiste et un total émerveillement vous attendent, sans oublier le jardin, où elles vous accueilleront dans une ambiance sereine tout en vous offrant thé et délicieux lokmas... Nous avons rencontré l’une d’elles, Gülşah Köprü Halis
Lepetitjournal.com d’Istanbul : Quand et comment avez-vous commencé à participer à des cérémonies Mevlevi (sema)?
Gülşah Köprü Halis
: Depuis six ans, j’essaie de participer aux conversations “tasavvuf” (soufisme). Je participe à des sema depuis quatre ans. La première fois que je suis venue au centre culturel Karabaş-i Veli, il y avait des derviches tourneurs. En les regardant danser, je me suis dit que je voulais faire cela. C’était le début des sema pour les femmes au centre.
Le sema des femmes derviches (photo GL)
Qui est Mevlana pour vous?
Hazreti Mevlana Celaleddin-i Rumi est notre maitre. Il n’est pas seulement maître pour les derviches de l’ordre Mevlevi, il est un maitre pour tous les soufis du monde. Je crois qu’il est l’ami de Dieu (…) J’essaie de suivre ses pas, sur ses chemins d’amour (Dieu).
Que signifie “soufisme” et être derviche ?
Les soufis sont ceux qui sont restés dans la ligne du Coran et de ses connaissances, et qui essaient d’atteindre l’amour (c’est-à-dire Dieu). Le plus grand soufi est celui qui aime Dieu plus que les autres.
Le derviche est une personne qui croit en Dieu, qui avance sur le chemin pour atteindre Dieu. Le derviche est membre d’un tekke (autrefois école religieuse) ou dergah (lieu d’échange à propos de la religion). L’étymologie de derviche signifie “celui qui est pauvre”. Mais leur pauvreté est seulement à l’égard de Dieu et pour Dieu. L’identité du derviche n’est pas caractérisée par l’habillement, l’âge, la communauté etc. Cela vient du cœur. Le plus important pour être derviche, c’est le cœur, la volonté. Par exemple, la plus jeune participante à des semas a 6 ans. Quand cela est nécessaire, elle ne dort pas, ne joue pas et ne passe pas son temps comme la majorité des gens à regarder la télévision ou devant l’ordinateur. Bien qu’elle soit une enfant, elle s’investit et focalise son énergie sur les semas. Qui peut dire qu’elle n’est pas derviche ?
Depuis combien de temps y a-t-il des femmes derviches ?
Depuis l’existence des semas, il y a des femmes qui réalisent ces performances. Dans le tekke de Karabaş-i Veli, depuis cinq ans, les femmes font officiellement des semas.
Y a-t-il des différences hommes/femmes ?
Il n’y a pas de différence : ils sont tous derviches.
Comment les lecteurs peuvent-ils entrer en contact avec le centre culturel Karabaş-i Veli ?
Le centre est ouvert 365 jours par an et des semas ont lieu tous les soirs à 21h00 (derviches hommes). Le premier lundi du mois à 13h30, les femmes derviches réalisent un programme mais celui-ci est réservé aux femmes. Tous les cours et programmes sont gratuits et ouverts à tous : Sema (danse), ney (instrument), ilahi (chants religieux). Le vendredi de 17h00 à 18h00 et le samedi de 10h30 à 11h30.
Propos recueillis par Gaelle Loisel (http://www.lepetitjournal.com/istanbul.html) vendredi 26 octobre 2012
Adresse du centre culturel de BURSA KARABAŞ-I VELI:
Ibrahimpaşa mah. Çardak sk. No.2 OSMANGAZİ/BURSA
Tel: 0(224) 222 03 85.
Site: Mevlana.org.tr

jeudi 25 octobre 2012

On annonce déjà les dates du Beaujolais nouveau en Turquie !!

Soirées « Beaujolais Nouveau & Primeurs Kavaklidere » le jeudi 15 novembre à Istanbul, le 16 à Izmir et le 19 à Bursa

Thématique Communauté
Date de debut 2012.11.15
Date de fin 2012.11.19
Intro La 12ème édition de la traditionnelle Soirée Beaujolais Nouveau & Primeurs Kavaklidere se tiendra le jeudi 15 novembre au Palais de France à Istanbul. Placée sous le haut-patronage de M. L’Ambassadeur de France en Turquie, Laurent Bili, cette soirée, très prisée par la communauté franco-turque, permettra à nouveau de déguster fromages et charcuteries français ainsi que les crus 2012 du Beaujolais et, pour la 6ème année consécutive, les Primeurs Kavakl?dere.
Description Des soirées similaires auront également lieu le vendredi 16 novembre au Consulat de France à Izmir (11ème édition) et le lundi 19 novembre chez Oyak-Renault à Bursa (4ème édition).
Bonne humeur et convivialité seront au rendez-vous.
Ces soirées sont organisées par la Chambre de Commerce Française en Turquie avec le soutien des Services Français (Ambassade et Consulats), d’Air France, d’Eurest, de Kavaklidere, d’Altavia, de Renault et d’ALD Automotive.

Pour télécharger la fiche d’inscription pour la soirée, copiez ces liens :
le jeudi 15 novembre (à Istanbul): http://csrv.ccift.com/YBNPKavaklidere2012Istanbul.pdf

le vendredi 16 novembre (à Izmir): http://csrv.ccift.com/YBNPKavaklidere2012Izmir.pdf

le lundi 19 novembre (à Bursa): http://csrv.ccift.com/YBNPKavaklidere2012Bursa.pdf
Contact raphael.esposito@ccift.com
Adresse Türk-Fransiz Ticaret Dernegi
Chambre de Commerce Française en Turquie

OTIM Yolu - Ayazma Dere Caddesi
Bareli Is Merkezi No:2-4 - K:2
Gayrettepe-Besiktas 34387 ?stanbul
Tel : +90 212 249 29 55
Fax : +90 212 252 51 75
Lien http://www.ccift.com

Pinar Selimoglu expose sa vie & son art à NANCY

Pinar Selimoglu expose sa vie & son art

Thématique Expositions
Date de debut 2012.11.06
Date de fin 2012.11.23
Intro Dans le cadre d'Automne au couleurs de Turquie - PhopPart
Description Une partie en moi, cherchant une raison d'exister, une philosophie, un but, une vision pour me montrer l'importance de la couleur en vie.
L'autre partie, toute naive, se bat à être acceptée en couleur.

Voici là ou la parole se tait, c'est "l' art" qui commence.

Les couleurs, les gestes et les formes en leur état brut transforment en toute liberté mon intérieur mystérieusement mais sans secret, sans limites, sans jugement, sans temps..


PHOPPART: Photography+Painting Part of my ART and LIFE
Contact
Adresse Salle Chepfer
Hôtel de ville de Nancy
Rue Pierre Fourier
Lien http://www.ataturquie.asso.fr

Programme de l'IFEA du mois de novembre

Programme de l'IFEA du mois de novembre

Thématique Conférences
Date de debut 2012.11.02
Date de fin 2012.11.30
Intro Comme chaque mois, de nombreuses rencontres, conférences sont organisées par l'IFEA. Voici le programme du mois de novembre (Attention, l'IFEA sera fermé le 1er novembre 2012 pour la Toussaint )

Description Conférence sur "Les Migrations"
Vendredi 2 novembre 2012 à 14h à l'IFEA
Ahmet Içduygu (Université Koç)
"Europe, Turkey, and International Migration: An Uneasy Negotiation"
Intervention en anglais
Benoît Fliche (IFEA)
"Migrations et urbanisation: des villages urbains?"
Intervention en français
Sur invitation

Cycle de conférences " Mers ottomanes de la Méditerranée à l'Océan Indien"
Vendredi 2 novembre 2012 à 18h à l'IFEA
Jean-Louis Bacqué-Grammont (CNRS)
"La connaissance géographique de l'Afrique et de l'Amérique chez les Ottomans au XVIIe siècle d'après le Cihân-nümâ de Kâtib Celebî"
Intervention en français
Cycle de conférences "Autour de l'alcool, en Turquie et dans l'Empire ottoman"
en partenariat avec l'Orient-Institut
Séminaire automnal "Reclaiming Istanbul: Public Spaces in Past and Present"

Mercredi 7 novembre 2012 à 19h à l'IFEA
Malte Fuhrmann (Orient-Institut)
"Birahane/the Pub - Beer, the Drink of a Changing World (1838-1922)"
Intervention en anglais

3e Rencontres d'archéologie "La Cappadoce méridionale de la Préhistoire à l'époque Byzantine"
8-9 Novembre 2012 à l'IFEA

Présentation d'ouvrage
Jeudi 15 novembre 2012 à 19h à l'IFEA
Mehmet T. Hastas (historien de l'empire ottoman)
À l’occasion de la parution de son ouvrage Ahmet Samim. II. Me?rutiyet’te Muhalif Bir Gazeteci aux éditions ?leti?im, Mehmet T. Hasta? (chercheur indépendant) donnera une conférence sur le thème :
"Un journaliste d’opposition sous la Seconde période constitutionnelle: Ahmet Samim"
Intervention en turc Activités hors IFEA


Cycle de conférences "Différences et partages"
Antenne de l'IFEA à Bakou (Observatoire du Caucase)
Jeudi 1er novembre 2012 à 18h à Tbilissi
Silvia Serrano (CNRS)
"Démocratie et désécularisation en Transcaucasie"
Intervention en français

“Climate Action Plan and Low Carbon Cities”
5- 6 novembre 2012
Training program for Municipality Technical Staff at Denizbank Academy
1st International Congress of Eurasian Maritime History
5-8 novembre 2012 au Sheraton hotel (Ataköy)
Organisé par L'Université Piri Reis, Istanbul

Cycle de conférences "Différences et partages"
Antenne de l'IFEA à Bakou (Observatoire du Caucase)
Mercredi 7 novembre 2012 à 18h à Bakou
Silvia Serrano (CNRS)
"Démocratie et désécularisation en Transcaucasie"
Intervention en français

Vendredi 23 novembre 2012 à 18h à Bakou
Régis Genté (correspondant de RFI)
Présentation de l'ouvrage Voyage au pays des Abkhazes
Intervention en français

Colloque "Typology, Theory: Caucasus"
29 novembre-1er décembre 2012 (à L'Université du Bosphore les 29 et 30 novembre, à l'IFEA le 1er décembre)
Colloque sur les Langues caucasiennes
Comité scientifique :
Didar Akar
Gilles Authier
A. Sumru Özsoy
Balkiz Öztürk
Markus A. Pöchtrager
Eser E. Taylan

En savoir un peu plus sur Mine KIRIKKANAT ?


(Photo Philippe Matiaslepetitjournal.com d’Istanbul: Vous revenez du festival international du film d’Antalya, où vous étiez membre du jury national. Êtes-vous contente du palmarès ?
Mine Kırıkkanat : J’en suis très contente car c’est vraiment le meilleur film qui a gagné (Güzelliğin On Par' Etmez). C’est un film tourné en Autriche par un cinéaste turc de la deuxième génération d’immigrés et tous les acteurs étaient authentiques. Le petit garçon qui a gagné le prix d’interprétation masculine (Abdülkadir Tuncer) raconte que la même histoire lui est arrivée. Sa famille risquait d’être expulsée et c’est parce que ses notes en classe étaient très bonnes qu’elle a pu rester. Par contre, je ne voulais pas qu’on lui donne le premier prix d’interprétation masculine car il y avait à côté de lui des acteurs qui ont vraiment donné leur vie au cinéma et au théâtre et qui ont très bien joué dans des films certes peut-être pas aussi bons que Güzelliğin On Par' Etmez. Mais vous savez, les égos peuvent être énormes dans un jury. Les acteurs et actrices membres du jury étaient tous très sympas mais je pense que ça les arrangeait que le prix d’interprétation masculine aille à un petit garçon. Façon de ne pas gratifier un concurrent… mais je peux me tromper.
L’annonce du palmarès a provoqué une polémique lorsque le directeur général en charge du cinéma au ministère de la Culture et du Tourisme a estimé que Güzelliğin On Par' Etmez aurait dû être considéré comme un film autrichien et non turc. La question s’est-elle posée dans les délibérations du jury ?
Pas une seule fois. Le règlement du festival est très clair et ce film remplissait toutes les exigences. D’ailleurs, la fondation d’Antalya a répondu au directeur du cinéma en disant : “C’est notre festival, nous avons un règlement et ce film est turc.” Je trouve cette polémique ignoble dans le monde global où nous sommes. C’est un film joué par des Turcs, tourné par un Turc, qui raconte une histoire turco-kurde. Le réalisateur a la double nationalité, c'est tout ce qui compte. Ce film a à la fois une identité autrichienne et une identité turque…
Quel était le problème, alors ?
Le problème, c’est la jalousie et surtout le racisme, de la part du directeur du cinéma au ministère de la Culture. Dans mon éditorial pour Cumhuriyet, j’ai écrit que ses propos étaient racistes et nationalistes et il m’a envoyé une lettre de deux pages pour dire que je n’avais rien compris. A mon avis, c’est lui qui n’a rien compris.
Un autre film a créé une polémique, au sein du jury cette fois, à cause de son thème : l’inceste…
En sortant du visionnage de Derin Düşünce, la présidente du jury, Hülya Avşar, a dit devant le public – puisque nous regardions les films avec le public – qu’on n’aurait pas dû mettre ce film dans la sélection. J’aime beaucoup Hülya Avşar mais elle est un peu… populiste. Tout ça parce que quelqu’un avait crié dans la salle qu’on n’aurait pas dû montrer ce film à des enfants… Mais ce n’est pas le rôle du jury ! Le jury doit rester de marbre devant le public. Nous avons donc très mal pris que la présidente se fasse l’écho de ce mécontentement. J’étais très remontée sur le coup et j’ai dit que je défendrais ce film becs et ongles, car il fallait un équilibre. On passe à la réunion cinq minutes plus tard et elle me dit : “Je donne 4 sur 5 à ce film.” Qu’est-ce que cela veut dire? D’un coup, cela devient un très bon film ? En fait, ce n’est pas un bon film, il a plein de défauts. Mais c’est un film très dérangeant par rapport au traumatisme psychologique des Turcs. Par exemple, je trouve que le rôle du père dans ce film méritait le prix d’interprétation masculine…
Vous avez aussi remis une plaquette d’honneur au documentaire Menekşe’den Önce du journaliste Soner Yalçın, qui revient sur l’incendie criminel de l’hôtel Madımak à Sivas en 1993. Soner Yalçın est incarcéré depuis plus d’un an et demi dans le cadre du procès Odatv et le gouvernement turc est régulièrement accusé de ne pas respecter la liberté de la presse. Certains, y compris parmi vos confrères, trouvent ces accusations exagérées. Qu’en pensez-vous ?
Je trouve au contraire que les critiques sont trop mesurées. Le récent rapport du Comité pour la protection des journalistes est lui aussi trop mesuré, très équilibré. Je ne peux pas être objective car ce sont mes amis qui sont en prison. Certains y sont depuis cinq ans. Je vais assister aux procès. Les journalistes et tous ceux qui trouvent les critiques exagérées ne sont jamais allés à Silivri assister au procès Ergenekon ou Balyoz. Je leur en veux terriblement. Qu’ils aillent voir comment parle le juge et de quoi les journalistes sont accusés ! C’est une mauvaise parodie de justice, c’est de l’ironie. Parfois, vous avez envie de vous jeter par terre, de crier “Qu’est-ce que c’est que ces phrases dans la bouche d’un juge, cette mauvaise volonté ?” (…) Ces journalistes disent qu’il n’y a pas à avoir peur de ce régime et ils ont peur de mettre les pieds à Silivri !
Avec son compagnon, Daniel Colagrossi (Photo personnelle)
Vous avez peur ?
Parfois. Au début des opérations Ergenekon, plusieurs de mes amis étaient déjà sous les verrous et même mon marchand de légumes me disait : “Tu penses qu’ils viendront te chercher ?” J’ai dormi plusieurs jours chez mon avocat. Je trouve que je l’ai échappé belle. (…) Ce qui m’a sauvée, c’est peut-être de n’être partisane de personne. Je suis contre le pouvoir de l’armée sur le gouvernement civil, contre l’actuel pouvoir civil, contre le parti d’opposition. (…) C’est peut-être pour cela qu’ils m’ont laissée tranquille.
Vous vous autocensurez ?
Oui. D’autant que mon journal, Cumhuriyet, est actuellement victime d’un contrôle fiscal et qu’on veut le faire couler. Je ne veux donc surtout pas embêter Cumhuriyet et parfois, j’appelle moi-même mon rédacteur en chef en disant : “Lis bien, des fois qu’il y ait un truc pour lequel ils pourraient nous enquiquiner…”
Vous n’êtes pas une personnalité consensuelle. On trouve sur internet des commentaires très critiques voire féroces à votre égard. Certains lecteurs vous qualifient par exemple de “bourgeoise kémaliste”. Comment gérez-vous la critique ?
Je ne gère pas. Je n’ai jamais changé. On m’insulte, on me tourne le dos et trois ans plus tard, certains reviennent et disent “Pardon, finalement tu n’étais pas comme ça” ou “Moi qui croyait que tu étais kémaliste !” Il y a un choix à faire dans la vie. Soit vous vous battez avec le système, soit vous vous battez avec les gens. Je me bats avec un système. Je n’ai jamais été kémaliste. Depuis 1996, je suis la première à dire qu’il faut abolir les statues d’Atatürk (…) J’ai toujours été attaquée par les kémalistes car je dis publiquement qu’il n’y a pas de kémalisme. Si Atatürk avait voulu écrire une idéologie, il était capable de le faire. La plus grande œuvre qu’il nous a laissée, ce sont ses mémoires et toute l’histoire de la bataille politique qu’il a menée. De là à en déduire une doctrine, une idéologie… Je me fais aussi insulter par les islamistes à cause de mes articles contre l’islamisation de la Turquie. Je me fais insulter par tout le monde et je trouve que c’est très glorieux. Cela veut dire que je suis sur le droit chemin.
Concluons avec un sujet plus léger. Vous êtes passionnée de cuisine…
Exactement. Mais cette passion a commencé il y a 18 ans, lorsque j’ai rencontré mon compagnon, Daniel Colagrossi. Avant, je mangeais n’importe quoi, je n’y connaissais rien aux vins… C’est grâce à lui que j’ai découvert la cuisine française, pris plaisir à boire du vin. Ensemble, nous avons récemment publié le livre Alafranga Türk Sofrası (La table turque à la française). Il y a plus de 160 recettes, toutes nouvelles pour le palais turc, dans lesquels Daniel utilise des produits quotidiens de la cuisine turque qu’il accommode à la technique culinaire française.
Exemple ?
Un poulet au jus de grenade ou encore une tarte aux poires au vinaigre de grenade, puisque c’est actuellement la période!
Propos recueillis par Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 25 octobre 2012

mercredi 24 octobre 2012

25 Octobre chez SIZIN; SEREFE LALELI !

N'oubliez pas: demain soir chez SIZIN MONTMARTRE (45, rue du Fbg Montmartre), le SEREFE LALELI pour rencontrer les membres de l'association, savoir ce qui va se passer le 8 juin 2013....... et les autres jours !
En cas de petit creux  la formule SIZIN à 9 €: une boisson et des mezzes à volonté.
Sinon merci de consommer une boisson pour remercier SIZIN de nous prêter sa salle !!

Le Golden Horn alimenté en eau du Bosphore



le-golden-horn-alimente-en-eau-du-bosphore
Un projet de grande importance a été réalisé à Istanbul.
La Corne d’Or- l’estuaire qui se jette dans le Bosphore- sera alimenté par 260 000 mètres cubes d’eau par jour acheminés à partir de tunnels provenant du Bosphore. L’eau de ce fleuve atteint le ruisseau de Kagithane avant de se jeter dans la Corne d’Or.
Grace à ce projet l’eau du Bosphore va augmenter la quantité d’eau dissoute dans la Corne d’Or et constituera un lieu propice à la prolifération de nombreuses espèces de poissons.
La Corne d’or sera transformée en terrain dédié à des activités sportives et culturelles.
« Nous avons acheminé l’eau du Bosphore jusqu’à la Corne d’Or. Grâce à ce système 260 000 mètres cubes alimenteront chaque jour la Corne d’Or, ce qui permettra de préserver sa qualité. » a déclaré le premier ministre Recep Tayyip Erdogan lors de la cérémonie d’inauguration du projet.
Le premier ministre a ainsi ressuscité le projet de Leonard De Vinci qui avait réalisé un dessin d’un pont au dessus de la Corne d’Or dans le cadre d’un projet de génie civil pour le sultan Bayezid II.
« Le pont sera très joli. Les piétons pourront traverser le Golden Horn à pieds ». a expliqué Erdogan.
Date de l'information : 22 Octobre 2012 12:26 - by TRT

ANDRIAKE – Bientôt, un nouveau musée à ciel ouvert à Antalya


La province d’Antalya, carrefour de civilisations pendant des millénaires, est déjà considérée comme l’un des plus grands musées à ciel ouvert du monde. A partir de l’année prochaine, les visiteurs pourront ajouter deux sites restaurés à leur itinéraire : un entrepôt à grains, bâti à l’occasion de la visite d’Hadrien (129-130), et le marché (plakoma) de la cité antique d’Andriake, dans l’ancienne Lycie, actuel district de Demre.
Le groupe Karacan, porteur du projet, a 410 jours pour préparer le site à l’accueil des visiteurs. Son coût est estimé à plus de huit millions de livres turques et une date d’ouverture est déjà citée : le 25 novembre 2013. Le ministère de la Culture et du Tourisme, partenaire du projet, espère accueillir chaque année au moins 500.000 touristes sur le site.
Anne Andlauer (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 24 octobre 2012

La "tragédie sans fin” des enfants mariées de Turquie


Le 11 octobre marquait la première édition de la Journée internationale des filles. L’Unicef et ses partenaires ont choisi de se pencher sur la thématique du mariage des enfants, une violation fondamentale des droits humains dont sont encore victimes des dizaines de millions de filles dans le monde. Voici la campagne vidéo de l’Unfpa Turquie

L’Unfpa (Fonds des Nations Unies pour la population), qui se consacre à la défense des droits des femmes et des enfants, coopère avec Ankara depuis 1971. Le 19 octobre, son agence en Turquie a publié une vidéo intitulée “Turkey’s never ending tragedy : Child Brides” (Les enfants mariées : Une tragédie sans fin en Turquie) . Un état des lieux du mariage précoce dans le pays.
“Un mariage précoce est l’union, officielle ou non, de deux personnes, dont au moins une est âgée de moins de 18 ans”, rappelle un récent rapport de l’ONU et de l’Unfpa. Selon ce même rapport, si les mariages précoces se pratiquent dans toute la Turquie, la fréquence varie selon les régions. C’est dans l’Est de l’Anatolie (10%) qu’ils sont les plus courants, et dans l’Est de la Mer Noire (3%) qu’ils sont les moins répandus. En règle générale, les adolescents des zones rurales sont davantage victimes de cette pratique que ceux des zones urbaines (9% et 5%, respectivement).
La vidéo présente des photographies de jeunes filles que l’on force à se marier, entrecoupées de scènes du film – encore en salles – Lal Gece. Sous les images, un texte défile pour rappeler les chiffres édifiants de cette pratique :
- “En Turquie, un mariage sur trois est celui d’un enfant.
- 28% des mariages se font entre des personnes de moins de 18 ans.
- On compte 181.036 mariées précoces. 20.000 familles ont ouvert un dossier l’an dernier pour obtenir la permission de marier leur fille avant 16 ans.
- 97, 4 % des enfants quittant l’école suite à un engagement marital sont des filles selon le ministère de l’Education.
- 50% des mariages entre des enfants de moins de 18 ans se font entre illettrés tandis que 31,7% des mariages sont entre lettrés qui ne sont jamais allés à l’école.
- 8% des femmes turques, soit 2 617 566 personnes, sont illettrées.
- Les mariages précoces sont plus fréquents dans les familles dont le niveau d’éducation est faible.”
La vidéo se termine sur un appel, destiné à résonner dans les consciences : “Une jeune fille doit pouvoir choisir quand et à qui elle se marie. Laissons les petites filles être juste des petites filles. ”

Fanny Fontan (http://www.lepetitjournal.com/istanbul.html) mercredi 24 octobre 2012

bientôt Kurban Bayrami !


Gonzales, mastodonte de plus d’une tonne
La fête du sacrifice, ou Kurban Bayramı, est l'une des fêtes religieuses les plus importantes de l’Islam. Elle commémore le courage d'Abraham, qui fut prêt à offrir son fils à Dieu mais vit au dernier moment s'approcher un bélier “envoyé du ciel”.
Yakup Özdoğan et Gonzales (photo TQ)
Une dizaine de jours avant Bayram, moutons et vaches arrivent de toute l'Anatolie aux portes d'Istanbul, parqués sur des terrains vagues dans des tentes le plus souvent faites de bâches. Les animaux sont égorgés le jour de la fête, au retour de la mosquée. Après la cérémonie vient le temps de la cuisine : les femmes, le plus souvent, préparent un plat de morceaux de mouton ou de vache revenus dans leur graisse, le kavurma. On le déguste en famille, avec les amis ou encore les voisins. Les meilleurs morceaux sont distribués aux plus démunis.
Vendeurs et acheteurs se retrouvent donc sur de grands marchés à ciel ouvert, le plus souvent embourbés à cause de la pluie, du passage et des besoins naturels des animaux. L'odeur n'est pas celle du marchand de fleurs, cela va sans dire, mais elle ne semble pas déranger les hommes d'affaires en bottes qui s'y pressent.

Ali Rıza, un vendeur venu de Kars, dans le nord-est de la Turquie, est accompagné de son neveu et de leurs 31 vaches : “Nous avons fait 1.600 kilomètres pour venir ici, soit 32 heures de camion. Nos bêtes sont élevées sur de grands plateaux et nous ne les nourrissons qu'avec des produits naturels (herbe et foin). Le prix pour une vache normale est compris entre 2.000 et 2.500 livres turques, mais cela peut monter jusqu'à 7.000 pour les plus grosses. Cette période est vitale pour nous, car nous ne faisons qu'une vente, et celle-ci doit subvenir à nos besoins pour le reste de l'année... J'ai pour l'instant vendu 18 vaches, et j'ai bon espoir que les 16 autres trouvent preneur d'ici jeudi.” Ali Rıza loue son emplacement 4.000 TL à la municipalité.
Ali Rıza (photo TQ)
Un peu plus loin, son collègue Yakup Özdoğan. L'éleveur vient de Tokat, au centre de la Turquie, et tient absolument à montrer la plus belle pièce de son cheptel : “Gonsalez”, un énorme bœuf de plus d'une tonne. “Il a trois ans, est très docile et coûte 9.000 liras, êtes-vous intéressé ?” demande t-il avec le sourire, avant d’inviter à boire le thé.
“Une bête non sacrifiée est une bête malchanceuse”
Mehmet, lui, vend uniquement des moutons et des brebis. Il vient d'Erzincan, à 18 heures de route d'Istanbul. Le reste de l'année, il tient une enseigne de restauration proche de Taksim, mais il travaille 15 jours ici pour aider son père. Ils sont venus avec 140 têtes et le marchand assure ne pas s’inquiéter: “Pour les vaches, les achats se font plus tôt, mais pour les animaux moins gros, c'est toujours au dernier moment”. En évoquant une brebis blessée, il souligne qu'il ne peut pas la vendre et qu'elle est donc “malchanceuse de ne pas être sacrifiée, car elle manque un grand honneur ainsi que la chance d'être réincarnée. Cela fait partie de nos croyances.”
Les ventes devraient encore battre leur plein aujourd’hui, avant que les éleveurs ne lèvent le camp pour profiter des fêtes à leur tour.
D'autres photos du marché au bétail d'Anadolu Hisarı:

Tanguy Quidelleur avec Hüseyin Tüfenk (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 24 octobre 2012

mardi 23 octobre 2012

Faute de goût, les Turcs perdent de l’argent


par ZAMAN FRANCE
Dans un entretien accordé à Zaman, le ministre turc de la Culture et du Tourisme, Ertugrul Günay, insiste sur l’insuffisance du sens esthétique des citoyens turcs. Un goût du beau qui a pourtant son importance dans un pays qui attire des millions de touristes chaque année.
Les Turcs manquent-ils du sens de l’esthétisme ? Selon Ertugrul Günay, le ministre de la Culture et du Tourisme turc, la réponse est incontestablement «oui». Ce dernier tire la sonnette d’alarme : les conséquences économiques et culturelles pour la Turquie en seraient multiples et particulièrement préjudiciables. Dans un entretien accordé à Zaman, ses mots sont sans appel : «nous avons besoin d’introduire de l’esthétique dans nos vies. C’est ce qui nous fait le plus défaut». Un manque qui va de l’absence d’aménagement urbain au design souvent douteux des édifices, en passant par la décoration des cafés ordinaires ou des salons de thé, insuffisances criantes au sein de la société turque contemporaine. Selon le ministre, seules quelques villes font exception : Datça et Alaçati, dans la région égéenne, ainsi qu’Antalya et ses environs qui font des progrès en ce sens. Il pointe notamment du doigt ces petites rues qui jouxtent les lieux dits touristiques, «repoussantes» selon lui, et qui feraient fuir plus d’un visiteur étranger. Pour Ertugrul Günay, l’aspect général des villes turques n’est pas plaisant, surtout pour un pays qui fait partie du top 10 des destinations touristiques mondiales. Une situation qui n’a pourtant pas toujours été d’actualité, bien au contraire : Ertugrul Günay note que la sensibilité esthétique était très présente dans la vie des Seljukides et des Ottomans, ainsi qu’au cours des premiers temps de la République. Cette dernière sensibilité a juste «disparu de la République à partir des années 1950, avec l’émergence des plastiques et du béton».
Un sens de l’esthétique pour favoriser le tourisme
L’esthétique est pourtant un plus non négligeable dans un pays qui accueille chaque année un flot de touristes s’élevant l’an dernier à 31.5 millions d’âmes. Un chiffre considérable qui propulse la Turquie au sixième rang des pays les plus visités au monde, et qui lui permet de générer des revenus de l’ordre de 23 milliards de dollars en 2011, selon l’Institut de statistiques turc (TurkStat). Les citoyens turcs devraient donc prendre conscience de la richesse de leur patrimoine et de la nécessité de mettre en place un tourisme durable respectueux de l’environnement : «aujourd’hui, un complexe qui n’est pas aux normes environnementales ne devrait pas recevoir la meilleure classification [cinq étoiles]», insiste M. Günay. Il en est de même pour les objets anciens, pour beaucoup trafiqués par le passé et exposés dans des collections réparties aux quatre coins du monde. Depuis 2007, la Turquie a réussi à rapatrier 3.336 pièces, un effort important qui s’inscrit dans une politique plus large de promotion du tourisme dans ce pays. En 2013, l’Etat devrait dépenser 100 millions de dollars pour améliorer son image et attirer encore davantage de touristes.
Paris

EXPO Mehmet ILBAYSÖZÜ: changement de date pour le vernissage

attention: le vernissage prévu le 16 novembre aura lieu le 13 novembre à partir de 17h30 au palais des congrès du Mans, cité cénomane.
l'exposition est visible du 13 novembre au 15 décembre 2012.

EELV: La Turquie, en première ligne de nos intérêts



22 octobre 2012

Par Hélène Flautre Députée européenne, présidente de la délégation parlementaire UE-Turquie et Ahmet Insel Professeur à l’université de Galatasaray
En Turquie, il est loin le temps où, rivés aux moindres bribes de rumeurs sur le rapport annuel attendu et redouté de la Commission européenne, les politiques et les commentateurs faisaient assaut de spéculations pour anticiper l’avenir ! C’était le temps où l’Union aimait contempler sa nouvelle puissance dans la vitalité de sa politique d’élargissement. Ses recommandations commandaient l’agenda des réformes, et leur mise en œuvre offrait, à qui le voulait, la preuve par neuf de l’existence de l’Europe. De fait, en Turquie, jusqu’après l’ouverture des négociations, une puissante vague démocratique légitimée et soutenue par l’Union européenne avait déferlé sur le pays, balayant la domination militaire et la culture politique des coups d’Etats !
Aujourd’hui, les penchants autoritaires ou nationalistes contrarient le cercle vertueux des réformes démocratiques. Et, sept ans après l’ouverture des négociations, le processus pour l’adhésion de la Turquie à l’Europe est au point mort.
Pourtant, au voisinage de l’Europe, dans cette zone stratégique pour la paix et la sécurité du continent, la Turquie est en première ligne de nos intérêts : de l’accueil des réfugiés syriens au soutien aux révolutions arabes, des négociations sur le nucléaire iranien à la résolution du conflit chypriote et à la mise en place d’une politique de défense européenne, sans oublier les questions kurde et arménienne. Et si la devise « Zéro problème avec les voisins » du ministre Davutoglu a pris l’eau, les pays européens comprennent qu’ils pourraient bien, eux, boire la tasse. Conscients des enjeux et du rôle éminent de la Turquie dans l’élaboration des réponses qui prendront forme sur le terrain, les dirigeants européens ne manquent pas d’égard à l’endroit du Premier ministre turc, M. Erdogan, et de son ministre des Affaires étrangères, et intensifient les conversations bilatérales sur tous les fronts.
Ainsi, c’est au moment où les enjeux stratégiques communs ne sont jamais apparus plus pressants que la perspective européenne de la Turquie s’éloigne.
Les partisans en Europe d’un partenariat « privilégié » avec la Turquie pourraient se réjouir de cette conjoncture, la trouver favorable et espérer entériner l’affaire à moindres frais politiques. Mais le pari serait hasardeux. La sécurité régionale est en jeu. Et l’assurance de relations partenariales approfondies ne saurait soulager la frustration et l’amertume d’une rupture de la promesse d’union. Les points de vue culturalistes seraient alors appelés à la rescousse pour argumenter, a posteriori, la dégradation inéluctable de la situation et des relations. Le statu quo n’est pas une option.
In fine ce sont les valeurs européennes qui seraient affaiblies, tant à l’intérieur par renoncement à reformuler l’union dans la diversité, qu’à l’extérieur, où la Turquie serait encouragée à s’en différencier. Si l’Europe devait échouer avec un pays candidat depuis plus de quarante ans, un de ses fidèles alliés stratégiques depuis soixante ans, les conséquences en seraient immédiates sur l’état des relations avec les pays voisins méditerranéens.
Au contraire, la relance de la dynamique intégratrice offrirait à l’Europe, et à ses Etats, une opportunité sans égal d’approfondir sa présence dans la région, d’optimiser son action en faveur de la paix et de la démocratie, de peser sur les réformes démocratiques en Turquie. A elle seule la France peut contribuer de façon décisive à lancer cet élan démocratique.
La France dispose de quatre veto sur quatre chapitres de négociation, veto qu’elle a posés unilatéralement pour s’opposer à l’adhésion, obstruant un processus pourtant décidé au Conseil à l’unanimité. Ces veto sont improductifs. En effet, il n’y a aucune condition que la Turquie puisse remplir pour obtenir leur levée ! Contrairement aux huit chapitres bloqués par le Conseil en vue d’obtenir l’ouverture des ports et aéroports turcs aux transporteurs chypriotes.
Ainsi, la France peut agir seule, rapidement, avec effet immédiat, pour réactiver une relation loyale et fiable avec la Turquie, retrouver un puissant levier de démocratisation, gagner du leadership et de l’influence en Turquie, en Méditerranée, y compris en Europe. Y a-t-il une seule bonne raison de nous en priver ?

Tensions dans la province turque d'Hatay, voisine de la Syrie



Créé le 22-10-2012 à 17h30 - NOUVEL OBS Mis à jour à 17h30

ANTAKYA, Turquie (Reuters) - L'afflux de réfugiés syriens en Turquie attise les tensions dans la province d'Hatay, pourtant réputée pour sa tolérance et la position d'Ankara y dresse les coreligionnaires locaux de Bachar al Assad contre leur gouvernement.
Comme les insurgés syriens, les réfugiés sont pour la plupart de confession sunnite et leur présence n'est pas du goût des Turcs d'origine arabe issus comme le président syrien de la minorité alaouite.
Ces derniers sont en outre de plus en plus critiques envers une administration turque qui a pris fait et cause pour les rebelles, parmi lesquels figurent des extrémistes islamistes.
Pour la plupart des alaouites de la province d'Hatay, qui affiche une mixité confessionnelle sans équivalent dans une Turquie très majoritairement sunnite, le conflit n'affecte pas encore les relations entre les différentes communautés.
Mais certains craignent des représailles et d'autres font d'ores et déjà état d'incidents entre sunnites et alaouites. Selon l'un d'eux, des villages à dominante alaouite auraient même commencé à stocker des armes.
Le discours des autorités syriennes, qui parlent d'une campagne "terroriste" menée au détriment des minorités religieuses, trouve un écho particulier chez les alaouites de Turquie. A leurs yeux, Ankara joue la carte confessionnelle en apportant son plein soutien aux représentants de l'opposition et aux déserteurs, dont certains ont trouvé refuge en Turquie.
"Le gouvernement turc s'imagine-t-il vraiment que tout le monde l'aimera quand ce sera fini? La guerre ne débutera vraiment qu'avec le départ d'Assad", dit Aydin, un commerçant alaouite d'Antakya, l'Antioche biblique, chef lieu de la province d'Hatay.
"Le gouvernement joue un jeu sectaire ici. Il essaie de diviser notre communauté. Jusqu'ici, être sunnite, alaouite ou chrétien n'avait aucune importance, poser la question était déjà déshonorant, mais les choses changent", regrette-t-il.
ANIMOSITÉ
Le gouvernement turc semble toutefois soucieux de désamorcer les tensions religieuses. Des réfugiés en situation irrégulière auraient ainsi été invités à quitter la province de Hatay et des mesures prises pour empêcher les rebelles de s'y replier.
Une rencontre entre représentants de l'insurrection prévue à Antakya le mois dernier a en outre été annulée et l'Armée syrienne libre (ASL) a fait savoir que son état-major, qui se trouvait dans la province, avait été relocalisé dans l'un des secteurs "libérés" de Syrie.
La région, qui faisait jadis partie du territoire syrien, est en proie aux tensions communautaires depuis que le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, autrefois proche allié d'Assad, lui a enjoint l'an dernier de se retirer. La situation s'est ensuite détériorée avec l'arrivée de dizaines de milliers de réfugiés fuyant les combats du nord de la Syrie.
Cent mille d'entre eux vivent désormais dans des camps de fortune côté turc et des dizaines de milliers d'autres sont en situation irrégulière dans la zone frontalière.
"Il y a tellement d'étrangers ici qu'on ne sait même plus qui ils sont. Ils errent avec leurs longues barbes. Certains ne sont même pas Syriens. Un regard suffit pour se rendre compte que ce sont des tueurs. Est-ce qu'on veut vraiment qu'ils accèdent au pouvoir en Syrie?", s'indigne Aydin.
L'animosité vaut aussi en sens inverse. Ainsi, un opposant syrien chargé de la coordination des soins aux réfugiés a-t-il refusé de laisser une infirmière s'occuper de l'un des blessés qu'il avait conduits dans un hôpital local.
"Je ne veux pas qu'elle le soigne. C'est une alaouite. Ce sont tous des espions", a-t-il déclaré.
Près de la moitié des 1,5 million d'habitants de la province d'Hatay sont de confession alaouite. La région a été rattachée à la Turquie après un référendum organisé en 1939, alors que la Syrie était sous mandat français. Elle possède également des communautés catholique, protestante, orthodoxe et juive.
Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser

Un seul site pour connaître tous les produits dangereux rappelés dans le Monde


Rédaction de Net-iris, dans Civil / Consommation.

Y compris pour ses achats sur internet, le consommateur peut désormais accéder à la base de données mondiale des rappels de produits défectueux ou dangereux.
Les consommateurs français et européens ont désormais accès au portail mondial des rappels de produits, élaboré conjointement par l'Union européenne et des pays de l'OCDE, dont les Etats-Unis, l'Australie et le Canada. Il permet aux autorités du monde entier d'échanger des informations sur les produits dangereux qui ont été retirés du marché, suite par exemple à la présence de verre dans une conserve, à la présence d'un produit allergène non signalés sur l'étiquette, ou encore en cas de non-respect des normes de sécurité.
Les consommateurs, qui jusqu'à présent pouvait avoir accès à ces données sur le site de la DGCCRF, pour les produits achetés sur le territoire, peuvent vérifier que les produits qu'ils ont acheté à l'étranger ou sur internet, sont sain et sûr, en consultant le Portail international des rappels de produits. Ce site devrait y référencer les quelques 3.000 rappels de produits publiés chaque année.
"Les consommateurs, les entreprises et les autorités auront accès à une source impressionnante d'informations sur les produits rappelés, enrichie sur une base régulière par l'UE (par le biais du RAPEX, le système d'alerte rapide de l'Union pour les produits non alimentaires dangereux) et les autorités américaines, canadiennes et australiennes", précise la Commission européenne.
On peut accéder aux informations par pays, par type de produit, par date ou encore par recherche libre.
Source : OCDE
© 2012 Net-iris

ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – Eyüp, de 1890 à 2012


Écrit par Jacques et Chantal Périn
Cette nouvelle rubrique mensuelle vous propose un voyage dans le temps en des lieux symboles d’Istanbul. Elle vous permet de constater, photos à l’appui, ce qu’il est advenu d’un site pour lequel nos auteurs, Chantal et Jacques Périn, ont une tendresse ou un intérêt particulier. Première visite : la mosquée d’Eyüp

(Photographes Sebah et Joaillier, circa 1890)

Eyüp, hier
La mosquée d’Eyüp date des premières heures ottomanes d’Istanbul puisqu’elle fut construite dès 1458, sur ordre du Sultan Mehmet Fatih. C’est la découverte de la sépulture de Abu Ayyub al-Ansari, appelé par les Turcs Eyüp Sultan, tombé sous les murs de Constantinople en 670 et compagnon du Prophète Mahomet, qui sacralisa ce lieu. Dès lors, être enterré au plus près de cet endroit béni devint un impératif pour les riches croyants qui y firent édifier de magnifiques “türbe” (sépulture, mausolée).
“Eyoub ! Bien avant le bois des stèles et les cyprès, sur le versant de la colline, commencent les étranges rues blanches et dorées parmi les platanes verts.... Derrière les fenêtres longues, grillées d’or, des rideaux de soie claire, à bouquets, se croisent; est-ce un salon de musique, une salle de collation, une chambre d’amour... ni meubles, ni tentures, ni fleurs : des flambeaux d’argent, avec des cierges de cire jaune, posés sur un tapis couleur turquoise morte et de rose fanée; un pupitre de bois supportant un Coran ouvert; et sur l’estrade que défend une balustrade d’ébène, un cercueil très haut, couvert d’une très ancienne soie rouge, élimée, usagée, mangée... C’est le cercueil d’une sultane morte depuis cent ans et plus.”
Marcelle Tynaire - Notes d'une voyageuse en Turquie 1909
Photographe J.P. ( 2012 )
Eyüp, aujourd’hui
Si peu de choses ont changé durant les 120 ans qui séparent ces deux photographies, quelques transformations – pas toutes des plus heureuses - ont été réalisées : électrification du site et mise en place d’éclairages, remplacement des pavés par des dalles, création d’une évacuation des eaux pluviales, circulation de véhicules habilités… Mais aussi, restauration habile et éclairée des sébiles et turbés les plus représentatifs.
Malgré certains inconvénients liés à l’inéluctable évolution, ce lieu offre toujours une atmosphère de sérénité à quelques pas de l’agitation du parvis très animé de la mosquée.
Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 23 octobre 2012
Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique. Jacques Périn et sa femme Chantal ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

lundi 22 octobre 2012


l'association LES AMIS DE LALELI reprend le flambeau de l'organisation de la soirée d'amitié turco-française pour l'année 2013. Rappelons que la précédente édition avait eu lieu le 30 mars 2012 à SARCELLES.

Avec une équipe presque entièrement renouvelée et plein d'idées nouvelles, la prochaine soirée aura lieu le samedi 8 juin 2013. Le lieu, le détail des manifestations,.... seront communiqués au fur et à mesure.

Selon les premières infos cette année les places seront limitées, donc si vous souhaitez participer à la fête, suivez notre actualité et réservez très vite !!!

Orhan PAMUK au LOUVRE les 27 et 28 octobre 2012

Orhan Pamuk, invité du Louvre

Thématique Conférences
Date de debut 2012.10.27
Date de fin 2012.10.28
Intro Dans le cadre de l'ouverture de ses nouveaux espaces Arts de l'Islam, Le Musée du Louvre invite l'écrivain turc Orhan Pamuk pour deux évènements sur un week end : une conférence et une lecture.

Informations au 01 40 20 55 55 ou sur www.louvre.fr
Réservations au 01 40 20 55 00, sur www.fnac.com ou à la caisse de l'auditorium
TARIFS :
Conférence – 27 octobre à 17h
6€ / 5€ (réduit) / 3€ (solidarité et jeunes)
Lecture – 28 octobre à 17h
10€ / 8€ (réduit) / 5€ (solidarité et jeunes)
Description - SAMEDI 27 OCTOBRE A 17H00
" L’innocence des oeuvres "
Orhan Pamuk, en conversation avec Sophie
Basch, professeur de littérature française à l'université Paris-Sorbonne.
C’est au milieu des années 1990 que Pamuk a commencé à collecter des
souvenirs et témoignages de la vie stambouliote dans le but « d’exposer dans un musée les vrais objets d’un récit fictionnel et d’écrire un roman fondé sur ces objets ». Chaque objet collectionné par Kemal, le narrateur de son roman, évoque le souvenir de sa jeune cousine Füsun, de leurs amours
passés et de leur bonheur évanoui.

- DIMANCHE 28 OCTOBRE A 17H00
" D’autres couleurs "
Lecture par Jérôme Deschamps et en présence d’Orhan Pamuk d’un choix de textes extraits de Mon nom est Rouge et
D’autres couleurs (
Nourris de la fréquentation des manuscrits ottomans, ces textes en restituent la poésie et posent la question du sens des images et de l’importance du style en peinture comme en littérature. D'autres extraits abordent la magie du cinéma, l'identité turque qui se construit "face à l'autre" et la solitude de l'artiste. Les talents de conteur de Deschamps, sa façon de dénicher dans le quotidien des situations cocasses qui font rire et réfléchir, font écho à l’écriture à la fois ironique et nostalgique de Pamuk.
Contact
Adresse Musée du Louvre
75058 Paris Paris France

ISTANBUL: SÉISME DE VENDREDI – Entre propos rassurants et avertissement


Vendredi 19 octobre à 11h17 heure locale, une partie des habitants d’Istanbul a ressenti pendant quelques secondes un tremblement de terre de magnitude 3,8. L’épicentre de ce séisme de faible intensité a été localisé au nord-est du lac de Büyükçekmece. Les secousses n’ont provoqué aucun dégât matériel mais elles rappellent aux Stambouliotes que leur ville est appelée à subir, dans les prochaines décennies, un séisme majeur.
“Il n’y a pas de faille active susceptible de produire un tremblement de terre majeur dans la zone où s’est produit le séisme”, a voulu rassurer l’Institut de recherches sismologiques et l’observatoire Kandilli de l’université de Boğaziçi.
Des propos repris vendredi par le maire d’Istanbul, Kadir Topbaş. “Il ne sert à rien de paniquer, il faut prendre des mesures”, a indiqué l’élu, en référence aux nombreux projets dits de “transformation urbaine” et à la loi autorisant les destructions de bâtiments à risque entrée en vigueur récemment. “Nous pouvons tous deviner comment un séisme majeur affectera Istanbul. Nous espérons que (ce genre de secousses) agira comme un avertissement. (…) Nous rencontrons ces problèmes parce qu’à une époque, le nécessaire n’a pas été fait”, a ajouté Kadir Topbaş, indiquant que 55% des bâtiments construits à Istanbul avant 1998 étaient susceptibles d’être affectés par un tremblement de terre.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 22 octobre 2012