ASSURANCES – La parité n’a pas que des avantages. En vertu d’un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne, rendu le 2 mars 2011, les femmes vont voir augmenter les tarifs pour assurer leur voiture. Et ce à compter de ce vendredi 21 décembre. Jusqu’à présent, elles bénéficiaient de prix jusqu’à 20% inférieurs aux hommes, en raison d’une sinistralité moindre.
En effet, si l’adage machiste "femme au volant mort au tournant" a la dent dure, il s’avère que les femmes ont environ trois fois moins de risque d'être tuées et deux fois moins d'être blessées dans un accident de la route.
Dans le détail, les hommes provoquent moins d'accident que les femmes, mais les dégâts occasionnés sont plus lourds à indemniser. D’où des tarifs d’assurance supérieurs pour les hommes. Du coup, hommes et femmes n’étaient pas égaux devant les primes d'assurance en France. C’est désormais révolu.
La prime d’assurance de ces dernières devrait augmenter d’environ 9%, selon une étude du cabinet Oxera. Nos compatriotes féminines s’en tireront normalement mieux que les Allemandes et les Espagnoles, pour qui la hausse seraient respectivement de 10 % et de 18 %
Malgré l’intervention de Cour de justice, les disparités devraient tout de même demeurer entre les sexes. En effet, il y a une différence de prix selon la puissance du moteur et il est statistiquement prouvé que les hommes préfèrent les grosses cylindrées… Selon le courtier Assurland, "les femmes et les hommes devraient continuer à ne pas payer les mêmes primes d’assurances."
Les différences permettaient une certaine justice
L’assurance du véhicule n’est pas la seule concernée par cet arrêté européen. L’assurance pour les crédits, qui profitait aux femmes à raison de 10% de moins, sera réajustée. Pour le cas de l’assurance santé, elles devraient au contraire voir les tarifs baisser. Les assurances justifiaient cette différence par les frais liés à la maternité.
Les hommes perdront également au change sur le montant des rentes viagères, qui pouvait être d’au moins 5% inférieur. Initialement calculé en fonction des tables générationnelles de chacun des sexes, les hommes recevaient plus d’argent car la durée de versement était statistiquement plus courte. Le barème sera désormais uniquement fondé sur l’espérance de vie des femmes.
Si l’on peut parler d’une avancée dans la mise en place de la parité, "il y a tout de même certains critères qui permettaient une certaine justice quant à la prime des uns et des autres", note Assurland. Dans le cas d’une assurance décès, un homme, ayant une espérance de vie plus faible que celle d’une femme, va se retrouver à payer autant alors qu’il risque de mourir plus tôt. "Ces critères assuraient donc une certaine logique", explique le courtier.