jeudi 9 mai 2013

SERRA YILMAZ – “Istanbul est détruite par des gens qui n’y ont aucun souvenir”


Comédienne de théâtre, figure du grand et du petit écran, Serra Yılmaz s’est aussi fait un nom en France et en Italie, où sa pièce L'ultimo Harem remplit les salles depuis neuf saisons d’affilée. Stambouliote et francophone depuis l’enfance, elle est également connue pour son ton libre et engagé. Elle nous reçoit dans un café de Cihangir.
lepetitjournal.com d’Istanbul : Où êtes-vous née ?
Serra Yılmaz (photo Cem Talu): A Istanbul.
Où vivez-vous ?
Principalement à Istanbul, mais je travaille aussi en Italie et à l’occasion en France donc il m’arrive de vivre ailleurs. Jusqu’à juin dernier, pendant trois ans, j’ai habité partiellement à Paris, où j’avais deux engagements théâtraux.
Combien de langues parlez-vous ?
Pas beaucoup. Je suis bilingue français-turc. Je parle italien, anglais et je me débrouille en espagnol. Je suis interprète français et turc au niveau A et italien au niveau B, ce qui est assez rare.
Où avez-vous appris le français et l’italien ?
Ici, dans ma famille. Mon père venait en quelque sorte d’une famille de pashas, qui avait eu beaucoup de mal à s’adapter à l’arrivée de la République et a vécu en vendant les biens de la famille au fur et à mesure pour ne pas faire de commerce, chose qu’on jugeait méprisable. Mon grand-père et mon père ne s’entendaient pas du tout et ils s’engueulaient en français pour que je ne comprenne pas. Or les enfants se dépêchent toujours de comprendre ce qu’on veut leur cacher… (rires) Ensuite, j’ai décidé d’étudier dans une école française. Mon père, natif de 1918, avait étudié le français dès son plus jeune âge à Saint Joseph. Il avait été élevé chez les frères et en avait beaucoup souffert. Quand je lui ai annoncé mon envie d’aller chez les sœurs, il m’a proposé d’aller dans une école mixte mais je me suis entêtée et je suis entrée à Sainte Pulchérie jusqu’au lycée, puis à Saint Benoît, où les cours terminaient à 13h30, ce qui me permettait de filer à mon cours d’escrime. On a emménagé à Cihangir et au bout d’un mois ou deux, j’ai commencé à faire partie d’un groupe d’enfants cosmopolites. Il y avait deux petites Françaises dans mon immeuble, leur père était directeur chez Air France. A côté, j’avais deux grands-mères levantines, grand-père maltais, père américain, des Anglais, des Italiens, des Hongrois… La majorité de ces enfants fréquentaient l’école française Pierre Loti et notre langue de communication commune était le français. C’est dans ce groupe que j’ai connu la famille franco-italienne que je me suis choisie comme famille d’adoption, moi fille unique née de deux parents enfants uniques. Cette famille franco-italienne avait sept enfants dont cinq vivaient avec eux à Istanbul. C’était fascinant de voir ces grandes tablées… Je me suis infiltrée dans cette famille pour devenir la “huitième fille”. Nos liens perdurent jusqu’à aujourd’hui. Et c’est comme ça que j’ai appris l’italien sans me rendre compte que je l’apprenais.
Quand avez-vous décidé de devenir comédienne ?
Photo Cem Talu
Je l’ai décidé très jeune. Avant de vouloir devenir comédienne, j’ai été une spectatrice assidue. Mes parents, surtout ma mère, essayaient de combler le fait que j’étais enfant unique. Elle m’amenait tout le temps au théâtre et au cinéma. A l’époque il y avait des séances à 11h pour les enfants à Beyoğlu, à Nişantaşı… Une quantité de salles qui ont malheureusement disparu. Dans l’école primaire que j’ai fréquentée trois ans à Nişantaşı, on faisait des spectacles, c’était une tradition. Puis nous sommes partis habiter le köşk de ma grand-mère du côté de Suadiye et dans cette école-là, il n’y avait pas cette tradition. La dernière année de l’école primaire, c’est donc moi pratiquement toute seule qui ai monté une série de spectacles de fin d’année, sans texte, en copiant ce que j’avais vu faire dans mon ancienne école. Ca a eu un succès fou… J’ai découvert le plaisir de jouer et le plaisir d’être appréciée. Je pense que c’est ça qui a déterminé mon choix. Mais au départ, j’ai toujours rêvé de théâtre, le cinéma n’était pas à l’ordre du jour. Quand je me suis retrouvée en 1987 en compétition avec un film important pour l’histoire du cinéma turc, L’Hôtel de la mère patrie (Anayurt Oteli) d’Ömer Kavur, je me suis rappelée que je n’avais pas vraiment rêvé de ça. Je rêvais de travailler dans la compagnie Dostlar et j’ai réalisé ce rêve puisque c’est comme ça que j’ai commencé ma carrière au théâtre.
Et vous n’avez jamais abandonné les planches pour l’écran?
Je n’ai jamais arrêté le théâtre. Même si je ne fais pas de théâtre depuis un bon bout de temps en Turquie, j’ai un spectacle qui dure depuis neuf ans en Italie (L'ultimo Harem). Nous avons eu notre 20.000ème spectateur cette année, auquel nous avons offert un voyage à Istanbul.
“Quand ils m’ont dit le nom de la ville j’ai compris “Cannes”. J’étais ravie, j’ai pensé au festival de cinéma… Mais non, c’était Caen !”
Quel est le principal trait de votre caractère ?
L’ouverture au monde, j’espère.
Et celui que vous n’osez pas avouer ?
Je peux avoir mauvais caractère. De temps à autre, je peux être prise de crises aiguës de mauvais caractère, comme des nuages qui passent dans le ciel d’Istanbul. Après j’en rigole moi-même…
De quoi êtes-vous la plus fière ?
De ma fille. Elle a étudié, vit et travaille à Strasbourg. Moi j’étais partie en France comme boursière du gouvernement français, sans aucune anxiété. Je voulais aussi étudier à Strasbourg mais c’est tout à fait par hasard que je me suis retrouvée à Caen pour mes études. D’ailleurs, comme j’ignorais à l’époque jusqu’à l’existence de Caen, quand ils m’ont dit le nom de la ville j’ai compris “Cannes”. J’étais ravie, j’ai pensé au festival de cinéma… Mais non, c’était Caen ! (rires) Ma fille, elle, est partie dans un moment où le monde avait beaucoup changé et ça lui faisait peur de partir. D’ailleurs elle m’a dit : “Je ne suis pas toi, j’ai peur, mais je sais que c’est ce qu’il faut que je fasse”.
Avez-vous des rituels avant d’entrer en scène ?
Pas du tout. Je n’ai aucune anxiété de scène. Au contraire, je me sens presque mieux sur scène que dans la vie. Au cinéma, c’est encore plus génial. J’aime mon métier, je suis terriblement privilégiée de pouvoir exercer le métier dont je rêvais et qui ne m’a jamais déçue.
Avez-vous un héros ? Une héroïne ?
Mes héros sont des gens invisibles. Les infirmières, les aides-soignantes sont mes héros. On le comprend quand on a besoin d’eux. Mes héros ne sont pas forcément ceux qui sont applaudis par tout le monde.
Vous cuisinez ?
Absolument. D’ailleurs, les 13, 14 et 15 mai, dans le restaurant Cibalikapı Balıkçısı à Moda, et le 19, 20, 21 à celui de Balat, on va servir mon dîner. Je serai aux fourneaux mais il faut réserver !
On peut connaître le menu ?
Surprise…
Qu’est-ce que vous aimez cuisiner alors?
Tout. J’improvise beaucoup. Mais quand j’exécute une recette, j’y mets toujours du mien… Je cuisine au pif !
Photo Cem Talu
D’où vient cet amour de la cuisine ?
De ma grand-mère maternelle, une Circassienne qui avait été élevée dans le harem ottoman et en est sortie pour épouser mon grand-père. Elle avait toujours été habituée à des repas fastes. Elle préparait des plats fantastiques.
Le voyage de vos rêves ?
En Polynésie. Je veux voir toutes les îles, Bora Bora et le reste. C’est un rêve de carte postale mais j’y tiens.
Votre livre de chevet ?
Les Mémoires d’Hadrien.
Le film dont vous ne vous lasserez jamais ?
Hiroshima, mon amour.
Un mot favori ?
“Non”, dans toutes les langues. Parce que j’ai mis dû temps à l’utiliser.
“Je trouve lamentable la destruction du Cercle d’Orient, l’implantation de centres commerciaux infâmes au beau milieu de Beyoğlu.”
Qu’est-ce qui vous donne de l’espoir aujourd’hui en Turquie ?
Difficile question… J’ai tendance à désespérer pour le pays dont je suis issue. Ma ville est détruite sans aucun scrupule par des gens qui sont au pouvoir et ne sont pas de cette ville. Ils n’ont aucun souvenir dans cette ville, ils n’ont pas vécu leur enfance dans cette ville. Ils sont impitoyables. Il n’y a qu’une seule chose qui compte à leurs yeux : la rentabilité. J’ai manifesté pour le cinéma Emek, lorsque la police a utilisé le gaz lacrymogène. Je n’ai pas été gazée car je suis partie un peu avant. Je trouve lamentable une telle intervention, la destruction du Cercle d’Orient, l’implantation de centres commerciaux infâmes au beau milieu de Beyoğlu… Si je vous fais la liste de tout ce que je trouve lamentable en ce moment, vous n’aurez plus de place dans le journal.
Pourquoi ces destructions se font-elles avec autant de facilité ?
Parce que nous n’avons pas une véritable opposition politique organisée dans le pays. C’est ça qui manque. Nous avons quand même vécu coup d’Etat sur coup d’Etat, les gens ont vécu sous pression, sous répression. Ils ont perdu leur vie, été torturés, tués, ce qui explique que la société civile soit peu mobilisée. Et ce pouvoir qui veut juger les généraux n’en fait pas moins. Qui applique la répression m’importe peu. Que ce soit des généraux ou des civils croyants, cela ne change rien pour moi…
Les négociations de paix avec le PKK ne vous donnent pas espoir non plus?
J’attends que ça aboutisse parce que je n’ai pas confiance dans ce pouvoir.
Vous qui voyagez beaucoup, y a-t-il des choses que vous êtes fatiguée d’entendre à propos de la Turquie à l’étranger?
Photo Cem Talu
Oh oui! Je peux devenir irascible à ce sujet. Ce qui m’énerve, c’est cette illusion qu’on a sur l’existence de l’Orient. Cet orientalisme des Occidentaux, je trouve ça nul et dépassé. Istanbul est de plus en plus LA destination. J’ai des amis d’amis d’amis qui arrivent ici et me posent des questions qui me font dire que ces gens ne se sont absolument pas donné la peine de feuilleter ne serait-ce qu’un guide pour avoir un début d’idée sur le pays. Par exemple, le grand classique : “Vendredi, tout va être fermé”. Je n’ai jamais dit à quelqu’un en France : “Ah c’est dimanche ! Vous allez à la messe ?” Le domaine de la foi ne me regarde strictement pas.
Que faites-vous en ce moment ?
Je viens de sortir d’une période assez difficile puisque je ne travaillais pas. L’été dernier, je devais faire un feuilleton en Turquie et j’avais refusé un peu de boulot en Italie et finalement le feuilleton ne s’est pas fait. Ca a été assez dur. J’ai essayé de rester occupée même si le boulot d’interprète se fait rare… Il y a de moins en moins de réunions en français et en italien, de plus en plus d’interprètes sur le marché, et de plus en plus d’interprètes “pirates” qui pratiquent des prix extrêmement bas… A l’inverse, en ce moment, tout arrive en même temps. J’aimerais tout faire mais je n’y arriverai pas : un long-métrage en Turquie, un en France, un en Italie, du théâtre en Italie… Je suis déjà frustrée. Ce sera pour cet été… pour l’instant je suis aux fourneaux !
Propos recueillis par Anne Andlauer (http://lepetitjournal.com/istanbul.html) jeudi 9 mai 2013

mercredi 8 mai 2013

Recherche assistant marketing dans l'importation de produits alimentaires et de vins


Recherche : Assistant(e) marketing au sein du département marketing d'une société d'importation de produits alimentaires et de vin...
Description du poste:Une société spécialisée dans l'importation de produits alimentaires et de vins recherche un "assistant brand manager" pour son département marketing en charge de la gestion des e-mails, création du matériel promotionnel/marketing (invitation, prospectus, carte des mets, étiquettes, etc) lors de l'organisation d'événements, mise à jour et contrôle des informations concernant les produits sur le site internet, préparation des présentations pour les cours de formation, donner des cours de formation, correspondance avec les partenaires à l'étranger, soutien au processus d'importation, etc.
Les candidats doivent répondre aux conditions suivantes:
  • d'origine française
  • connaissant le vin
  • habitant Istanbul ou étant prêt à y habiter
  • parlant turc
  • diplômé universitaire
  • utilisateur des programmes MS Office (Word, Excel, Powerpoint)
  • désireux d'apprendre
  • capable de faire face à un rythme de travail élevé, dynamique
  • méthodique et orienté “résultat”
  • très bonnes compétences en communication
  • capable de penser de façon analytique
Pour proposer votre candidature, contacter Nazire Kadioglu: nazire@kemergida.com
Istanbul (http://lepetitjournal.com/istanbul.html) mercredi 8 mai 2013

"LES FRÈRES DILDILIAN" – Précieuses et douloureuses : les photos d'une famille arménienne à l’espace DEPO


À Tophane, l'espace DEPO met à l'honneur depuis la fin mois d'avril le travail de la famille Dildilian, photographes arméniens. Sur ses deux étages, l'exposition raconte le quotidien de cette famille et la vie sociale qui l'entourait. Retour sur une page douloureuse de l'histoire anatolienne, à travers les archives photographiques de cette famille.
L'histoire commence en 1872 dans la province de Yozgat, au centre de l'Anatolie. C'est ici que naît Tsolag Dildilian, le fondateur de l'entreprise de photographie familiale. Après avoir confectionné des chaussures, il se passionne pour la photographie et se lance dans cette profession, bientôt rejoint par son frère Aram. Le trio est complété par leur nièce, Maritsa Der Médaksian (Photo MA). Sa mère Haiganouch était aussi la sœur des deux frères photographes. À eux trois, ils ont immortalisé la vie quotidienne des provinces ottomanes du début du XXe siècle.
Plus de 600 clichés pris dans les villes de Sivas, Merzifon, Samsun ou Konya ont été retrouvés. Rassemblées par Armen T. Marsoobian, le petit-fils de Tsolag aujourd'hui professeur de philosophie aux États-Unis, ces photos ont été triées puis soigneusement choisies par l’équipe de l'espace DEPO de Tophane.
Des images rares et précieuses pour l'époque
Cette famille arménienne n'a quitté l’Anatolie pour Athènes qu'en 1923. "Une particularité pour l'époque", note Asena Günal, coordinatrice de projets pour DEPO. "Le gouvernement avait besoin de photographes dans l'Empire ottoman, et il y en avait peu à l'époque. Les membres de la famille qui ont survécu au massacre ne sont donc pas partis en 1915 mais plus tard, en 1923", raconte-t-elle. "Ils sont restés en choisissant le seul échappatoire permis à l'époque : se convertir à l'islam." Plusieurs portraits de la vie quotidienne de cette famille nombreuse figurent dans l'exposition : le mariage de Aram, par exemple, "montre que la vie continue après le massacre", commente Asena Günal.
L'entreprise de photographie des Dildilian était installée dans plusieurs villes comme Merzifon, Samsun, Konya ou encore Sivas. Pourtant, la photographie de studio n'était pas leur seule activité : ils se déplaçaient dans les villes alentours. C'est ainsi que les frères devinrent photographes du collège Anatolie de Merzifon, collectant ainsi des clichés du quotidien des élèves.
"Tsolag est décédé à Athènes, Aram à San Francisco et Haiganoush près de Paris"
Au premier étage de l'exposition, plusieurs photographies montrent l'orchestre du lycée ou des photos de classe, mais aussi l'hôpital de la ville : des images rares et précieuses pour l'époque. Si de nombreuses prises de vues sont celles de la famille Dildilian, les autres en disent beaucoup sur la vie sociale de l'époque. "Certaines représentent des événements historiques, comme les manifestations de 1908", explique Asena Günal. Le deuxième étage accueille entre autres les photos des orphelins arméniens recueillis par le collège Anatolie, mais aussi les clichés des membres de la famille Dildilian décédés lors du génocide, puis ceux des rescapés. "Tsolag est décédé à Athènes, Aram à San Francisco et Haiganoush près de Paris" : cette phrase, légende d’une photo de la fratrie Dildilian sur l'affiche de l'exposition, "résume bien la destinée de nombreux Arméniens exilés", d'après Asena Günal.
À deux ans du centenaire du génocide, l'exposition est parlante et plaît au public de DEPO, "constitué d'Arméniens mais pas seulement, note Asena Günal, de nombreux turcs de tous les âges, sensibilisés à cette cause viennent aussi". Presque chaque année au mois d'avril, la galerie consacre une exposition aux massacres de 1915, "pour sensibiliser les gens et expliquer cet événement à la société turque", justifie Asena Günal.

Marlène Alibert (http://lepetitjournal.com/istanbul.html) mercredi 8 mai 2013
Témoignages de l'histoire perdue d'une famille arménienne – À travers l'objectif des frères Dildilian (1872 - 1923)
Du 26 avril au 8 juin
DEPO / Tütün Deposu Lüleci Hendek Caddesi No.12, Tophane - Istanbul

mardi 7 mai 2013

ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – Autour de la fontaine de la mosquée d’Eyüp…


Nouveau voyage dans le temps, quelque part entre Constantinople et Istanbul. Chantal et Jacques Périn nous emmènent à la fontaine de la mosquée d’Eyüp… et vous proposent une nouvelle photo mystère !
Autour de la fontaine de la mosquée d’Eyüp (hier)
Lieu de pèlerinage de la ville d'Istanbul, le quartier doit son nom à l'un des compagnons du Prophète Mahomet, Abu Ayyub al-Ansari, appelé Eyüp Sultan par les Turcs, tombé en 670 sous les murs de Constantinople.
Dès 1458, autour du tombeau d'Eyüp Sultan, se développe rapidement un complexe où se côtoient mosquée, medrese, hammam, imaret et cimetière, ce dernier étant réservé aux notables ottomans.
Photographe non identifié (circa 1880)
Dès lors, traditionnellement, les sultans s’y rendent solennellement pour y accomplir le rituel symbolique de prise de possession de l’épée d’Osman, fondateur de la dynastie ottomane.
Reconstruite de 1798 à 1800 sous le sultanat de Selim III, la mosquée conserve du précédent édifice les minarets érigés en 1724, rescapés du tremblement de terre de 1766.
La cour de la mosquée bordée d’un péristyle que surplombent 13 coupoles est agrémentée en son centre d’une jolie fontaine en marbre blanc dont le toit est supporté par 8 colonnes.
Connue pour ses énormes platanes où les cigognes viennent faire leur nid, la cour est aussi le refuge de centaines de pigeons nourris par les pèlerins venus se recueillir devant le turbé du Saint vénéré.
Autour de la fontaine de la mosquée d’Eyüp (aujourd’hui)
Il est aisé d’admettre que bien des choses ont changé et que Pierre Loti aurait aujourd’hui, des difficultés à reconnaître le havre de calme et de paix où il aimait se promener habillé alaturka.
Certes, les monuments sont toujours à la même place mais les croyants venus faire leurs dévotions sont désormais sollicités par les nombreux marchands proposant souvenirs et objets religieux.
Photo J.P. ( 2012 )
Si la nourriture spirituelle est fondamentale en ce lieu, de nombreux lokanta et kebabçi rappellent que les nourritures terrestres ne sont pas oubliées.
Chaque jour, des centaines de visiteurs foulent le marbre des allées nouvellement dallées et viennent prier sur le tombeau d’Eyüp.
Les oiseaux ont changé de résidence et la fontaine aux ablutions fraîchement restaurée s’est vue agrémentée d’un cockpit de verre protecteur.
Autour s’étend le cimetière dont la principale allée monte vers le café Piyer Loti également desservi depuis 2006 par un téléphérique à cabines transparentes, moderne tapis volant.
Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 8 mai 2013
LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville?
Chaque semaine, désormais, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise.
Regardez la photo de droite: où trouve-t-on ce turbe fleuri ?

Réponse à la photo de la semaine dernière:
Il s’agissait du Flora Han
Quartier de Sirkeci (face à la poste principale)
Le passage du XIXème au XXème siècle fut marqué par une architecture surprenante dans la majorité des villes européennes et Istanbul ne fit pas exception.
Né en réaction contre la copie systématique des grands styles, l'Art Nouveau se caractérise par l'inventivité de ses décors inspirés majoritairement de la nature.
Arbres, fleurs, insectes, animaux et courbes féminines apportent de la sensibilité au décor du quotidien jusque là assujetti aux normes académiques.
Parfait exemple de ce nouveau style, l’immeuble Flora porte bien son nom avec ses façades abondamment décorées de roses, ses balcons incurvés, ses garde-corps en fer forgé et ses fenêtres aux vitres artistiquement travaillées.
En très mauvais état, l’immeuble est investi par des bureaux et quelques commerces et il n’est hélas pas question d’un prochain programme de restauration.
Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique et leur dernier article consacré à la citerne basilique. Jacques Périn et sa femme Chantal ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

TOURISME EN 2013 - Istanbul bat déjà des records


Depuis janvier 2013, Istanbul a accueilli 2,9 millions de touristes, rapporte l’agence de presse Anatolie. Une augmentation considérable (21 %) par rapport à l’an passé puisque selon le Directoire de la Culture et du Tourisme, 2,4 millions de touristes avaient séjourné à Istanbul entre janvier et avril 2012. Près de 937.000 touristes ont notamment visité Istanbul le mois dernier, en hausse de 14% par rapport à avril 2012.
Le Palais de Topkapı reste le plus prisé des monuments de Turquie. Durant les deux premiers mois de 2013, 325.685 personnes exactement l’ont visité, alors que Sainte-Sophie en a accueilli 313.549. Mais c’est le musée Mevlana de Konya qui occupe la deuxième place sur la liste nationale. Le site d’Ephèse fait également partie des favoris.
Fanny Fontan (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 7 mai 2013

ISTANBUL – Un quartier écologique dans la mégapole ?


Le ministre de la Santé, Mehmet Müezzinoğlu, et le ministre de l’Urbanisation et de l’Environnement, Erdoğan Bayraktar, ont présenté vendredi 3 mai le projet “Bio Istanbul”, nouveau quartier destiné à mettre l’accent sur les enjeux écologiques et de santé publique.
Un hôpital pour enfants avec une capacité de 320 lits sera construit dans ce quartier, qui pourra accueillir jusqu’à 10.000 habitants et devrait créer 20.000 emplois, selon les estimations du gouvernement. Un centre de recherche biomédicale et un campus d’innovation sont également annoncés. Les bâtiments prévus à Bio Istanbul ne feront pas plus de cinq étages et seront entièrement alimentés en énergies renouvelables.
Pour les plus impatients, il est d’ores et déjà possible de visiter les lacs environnants et le campus d’innovation en attendant l’ouverture du quartier. Cette ville dans la ville devrait être construite d’ici trois ans à Başakşehir, sur la rive européenne d’Istanbul. Un projet similaire sera ensuite lancé sur la rive asiatique. Le coût du projet est estimé à 2,2 milliards de dollars.
Laurène Perrussel-Morin (http://lepetitjournal.com/istanbul.html) mardi 7 mai 2013

lundi 6 mai 2013

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“Kelalaka“ bir gösteri!


Yetenek Sizsiniz Türkiye yarışmasında yüzlerce rakibi arasından; mütevazılığı ve farklı espri anlayışı sayesinde finale kadar gelip birinciliği göğüsleyen Atalay Demirci, yarışmadan sonraki yeni gösterisi “Kelalaka” ile 14 Mayıs Salı günü saat 21:00’da Beşiktaş Kültür Merkezi’nde…06 Mayıs 2013 Pazartesi 16:36

“Kelalaka“ bir gösteri!

İSTANBUL- Atalay Demirci’nin iki bölümden oluşan yeni gösterisi “Kelalaka” tamamıyla rutin hayatın gözlemlerine dayanıyor. Demirci, gösterisinde yaşarken farkında olunmayan birçok ayrıntıyı en komik halleriyle aktarmayı hedefliyor.

Pazar yerlerinden, toplu taşıma araçlarına; günlük ev hallerinden, evli çiftlere kadar birçok gündelik yaşanmışlığı farklı ve esprili gözlemleriyle seyircisine sunmaya hazırlanıyor. “Kelalaka” ile Sincan’dan Diyarbakır’a bütün Anadolu’yu karış karış gezdiğini hissedecek olan izleyicileri, Atalay Demirci’nin günlük hayatı harmanladığı bu yepyeni gösterisinde kahkaha dolu dakikalar bekliyor.

GALA’DAN SONRA TÜRKİYE TURNESİ BAŞLIYOR!


14 Mayıs Salı Günü yapılacak olan gala gecesi ile, “Kelalaka” gösterisinin Türkiye turnesine de başlayacak olan Atalay Demirci, Aralık ayının sonuna kadar toplam 80 gösteri ile 150.000 kişiye ulaşmayı ve 100.000 mil yol kat etmeyi hedefliyor. Gösteri, Türkiye’deki bütün açık hava tiyatrolarında yaz boyunca sergilenmeye hazırlanıyor. Türkiye’nin yeni Yeteneği Atalay Demirci yoluna emin ve hızlı adımlarla devam ediyor. Komedi hayatın ta kendisi! Hayat ise işte bu gösterinin içerisinde izleyicileri bekliyor…
Yer: Beşiktaş Kültür Merkezi
Tarih: 14 Mayıs Salı
Saat: 21:00
Adres: Beşiktaş Köyiçi Cd No:39, İstanbul
Telefon: (0212) 260 1156

Atalay Demirci: 8 Temmuz 1976 yılında Ankara’da doğan Atalay Demirci, ilk kez 30 Mayıs 1999 tarihinde “Çuvaldız” ismini verdiği gösterisiyle şov hayatına merhaba dedi. '“Yetenek Sizsiniz Türkiye” yarışmasında ön elemeye katılmadan turlara katılan Demirci, 1. ve 2. turun ardından yarı finali de birincilikle kazanarak, 2013 yılı Mart ayında tüm güçlü rakiplerini geride bırakarak Türkiye’nin yeteneği seçildi. Türkiye’nin yeteneği seçildi. Atalay Demirci, 14 Mayıs Salı günü yeni gösterisi “Kelalaka” ile izleyicilerinin karşısına çıkıyor.


TÜRKİYE TURNESİ

14 Mayıs Perşembe BKM Saat: 21.00
21 Mayıs Salı Antalya Kültür Merkezi Aspendos Salonu Saat: 20:30
22 Mayıs Çarşamba Ankara Nazım Hikmet Kültür Merkezi Saat :2100
4 Haziran Salı Bursa Kültürpark Açıkhava Tiyatrosu Saat: 21.00
10 Haziran Pazartesi İzmir Fuar Açıkhava Tiyatrosu Saat: 21.00
12 Haziran Çarşamba Denizli Açıkhava Tiyatrosu
19 Temmuz Cuma Datça Açıkhava Tiyatrosu Saat:21.45
20 Temmuz Cumartesi Bodrum Kale Saat: 21.45
21 Temmuz Pazar Altınoluk Açıkhava Tiyatrosu Saat: 21.45
6 Ekim Pazar Gaziantep Şehitkamil Kültür Merkezi Saat: 19.00
7 Ekim Pazartesi Adana Seyhan Kültür Merkezi Saat: 21.00
8 Ekim Salı Mersin Kongre Merkezi Saat: 21.00

Le troisième aéroport d’Istanbul ne sera pas franco-turc


22 MILLIARDS D’EUROS – 

TAV Airports, détenu depuis un an à 38 %par Aéroports de Paris (ADP), a été éliminé de l’appel d’offres pour la construction puis la gestion du troisième aéroport d’Istanbul. Un consortium d’entreprises turques du BTP a emporté vendredi la concession de 25 ans avec un investissement de 22,1 milliards d’euros.
ADP espère encore jouer un rôle dans l’aéroport stambouliote après avoir perdu des enchères qu’il jugeait “peu raisonnables”, selon les mots de son PDG, Augustin de Romanet. Ce dernier déclarait le 3 mai à l’Agence France-Presse, à propos du consortium turc : "Il est probable qu'ils vont devoir s'associer à un exploitant d'aéroport. Donc le dernier mot n'est pas dit. Et le groupe TAV examinera toute requête qui lui sera faite". ADP espère une indemnisation de l’Etat turc en cas de fermeture de l’aéroport Atatürk, géré par son partenaire TAV.
Le troisième aéroport d’Istnabul est supposé devenir à terme le plus important du monde avec 150 millions de passagers par an, devant les 90 millions de passagers de l’aéroport américain d’Atlanta. La mise en service est prévue pour 2018, deux ans avant les Jeux olympiques pour lesquels Istanbul est candidate.
Laurène Perrussel-Morin (http://lepetitjournal.com/istanbul.html) lundi 6 mai 2013

1993-2012 - La Turquie, premier pays d’origine des demandeurs d’asile en France

Selon le dernier rapport de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra), entre 1993 et 2012, environ 54.000 citoyens de la République de Turquie ont effectué une demande d’asile auprès de l’Etat français, ce qui place la Turquie en tête des pays d’origine sur cette période. Le rapport précise que 12.000 de ces demandeurs ont obtenu le statut de “réfugié politique”.
En 2012, selon le même rapport, 2.164 citoyens de Turquie (dont 497 femmes) ont vu leur demande d’asile acceptée. Soit 4,4 % d’admissions seulement, contrairement aux citoyens de Syrie (92 %), d’Irak (68 %) ou d’Iran (53,8 %). Selon l’estimation du nombre de personnes placées sous la protection de l’Ofpra au 31 décembre 2012 (hors mineurs accompagnants), 10.779 réfugiés turcs seraient actuellement sous la protection de l’Etat français, dont 28% de femmes.
La demande turque ne connaît aucune évolution quant aux motifs allégués” peut-on lire dans ce rapport, “l’essentiel des demandeurs, d’origine kurde, faisant état de craintes en raison d’un militantisme au sein de partis kurdes, ou d’un soutien matériel aux combattants du PKK, qu’il soit revendiqué ou imputé. Concernant les demandeurs non kurdes, quelques rares personnes font état d’un engagement actif dans des mouvements d’extrême-gauche.”
Le total de personnes sous protection de l’Etat français toutes nationalités confondues s’élève à 176.984 dont 42 % de femmes. En 2012, la France passe ainsi au second rang des pays destinataires de demandeurs d’asile d’Europe derrière l’Allemagne.
Fanny Fontan (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 6 mai 201

JUIFS, ARMÉNIENS… FRANÇAIS – La presse épinglée pour ses attaques contre les “ennemis des Turcs”


La fondation Hrant Dink, du nom du journaliste turc d’origine arménienne assassiné en 2007, alerte régulièrement sur les propos haineux publiés dans la presse du pays. Ces derniers restent répandus et s’attaquent en priorité aux minorités ethniques et sexuelles.
Le dernier rapport de la fondation Hrant Dink est inquiétant. D’après ce document, qui analyse une centaine de textes jugés “haineux” publiés au cours des quatre derniers mois de l’année 2012, plus de 25 % des attaques visent les Juifs et les Arméniens, suivis par les chrétiens et les Rums (grecs orthodoxes de Turquie). Les Français seraient le onzième groupe le plus attaqué depuis le vote de la loi réprimant la négation du génocide arménien, finalement censurée par le Conseil constitutionnel en février 2012.
Les minorités ethniques et religieuses ne sont pas les seules visées. Les articles homophobes sont également pointés du doigt : le rapport souligne que le fait de se revendiquer comme membre de la communauté LGBT en Turquie est ouvertement perçu comme une “perversion”, une “anormalité”, voire comme un équivalent à l’inceste par certains titres de presse.
Bellicisme et exagération
Certains évènements auraient favorisé de telles attaques. Le rapport cite notamment les relations de la Turquie avec l’OTAN, les attaques sur Gaza et la sortie du film islamophobe Innocence of Muslims. Les groupes visés sont souvent associés à la question kurde et perçus comme source du problème. Si le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) est pointé du doigt, les Kurdes seraient rarement la cible directe des attaques. Selon le rapport, “la haine est soigneusement cachée” et l’on assiste à “une différenciation entre ‘bons Kurdes’ et ‘les autres’”.
Le rapport distingue quatre catégories de discours haineux. La principale d’entre elles concerne le discours belliqueux visant une communauté (42 % des cas observés). Près de 27 % des attaques étaient des exagérations ou déformations du discours dans le but d’accabler un groupe ethnique. La fondation Hrant Dink a également recensé des blasphèmes ou insultes (17 % des attaques) et une utilisation de l’identité personnelle comme élément d’un discours haineux ou humiliant (7 %).
La presse nationale, première concernée
On peut lire de tels propos, d’après le rapport, principalement dans la presse nationale et dans les éditoriaux, et Istanbul est la province dans laquelle les discours haineux sont les plus répandus. Certains sujets sensibles favorisent l’expression du conflit, notamment la question kurde, la question chypriote et la laïcité. Selon la fondation Hrant Dink, les discours haineux avaient particulièrement augmenté entre 2011 et 2012 pour finalement stagner, voire baisser légèrement, mais en restant à un niveau beaucoup plus élevé que celui de fin 2011.
Il s’agit du troisième rapport de ce type. Le but affiché par la fondation Hrant Dink est de “mettre fin à la polarisation et à l’hostilité dans la société”. Yasin Hayal, l’instigateur de l’assassinat de Hrant Dink, avait affirmé ne pas connaître sa victime personnellement, mais avoir appris dans les journaux qu’il s’agissait d’un “ennemi des Turcs”.
Laurène Perrussel- Morin (http://lepetitjournal.com/istanbul.html) lundi 6 mai 2013

dimanche 5 mai 2013

Bir günde 30 deprem


Aydın'ın Kuşadası ilçesi ve Kuşadası Körfezi beşik gibi sallanıyor.05 Mayıs 2013 Pazar 00:04

Bir günde 30 deprem
İki ayrı noktada, bugün değişik saatlerde en küçüğü 1,6 en büyüğü ise 3,5 şiddetinde olan 30 deprem meydana geldi.
İlçe, ilk olarak, sabaha karşı saat 02.27'de 1,8 büyüklüğündeki depremi hissetti.
Bu depremin ardından ilçe onlarca sarsıntı daha yaşadı.
Boğaziçi Üniversitesi Kandilli Rasathanesi ve Deprem Araştırma Enstitüsü Ulusal Deprem İzleme Merkezi verilerine göre, Kuşadası'nda da hissedilen ve Kuşadası Körfezi'nde meydana gelen son deprem gece saat 21.52'de 1,7 şiddetinde yaşandı.
Beşik gibi sallanan ilçede meydana gelen depremler nedeniyle iki ki

Malatya'da Anadolu Kitap Fuarı


Malatya’da düzenlenen 2'nci Anadolu Kitap Fuarı kapılarını açtı.05 Mayıs 2013 Pazar 11:20

Malatyada Anadolu Kitap Fuarı
Fuara çok sayıda yayın evi katıldı.
Kitapseverler, yazarlarla tanışıp sohbet etme imkanı buldu.
Fuarda minikler de stant açtı.
Fuarın en renkli standında çocuklar, kitap satmak için bütün hünerlerini sergiledi.
Çocuklar kendilerine ve stantlarına gösterilen ilgiden memnundu.