samedi 6 juillet 2013

La cerise turque joue les trouble-fête sur le marché français

Les régions de Rhône-Alpes, Paca et Languedoc-Roussillon sont les plus importantes pour la production.
Les régions de Rhône-Alpes, Paca et Languedoc-Roussillon sont les plus importantes pour la production. Crédits photo : JACQUES CAILLAUT/Madame Figaro
La production annuelle de la cerise dans l'Hexagone est insuffisante pour répondre à la consommation intérieure.

Alors que la saison de la cerise française bat actuellement son plein - avec deux à trois semaines de retard pour cause de mauvais temps -, sa concurrente venue de Turquie a semé le trouble sur le marché. «C'est la première fois. Avant la cerise turque restait sur le marché allemand. Pourquoi a-t-elle franchi le Rhin? On ne comprend pas bien»,interroge Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF).
Peut-être la grande distribution qui écoule plus des deux tiers des cerises a-t-elle voulu combler l'absence de produits made in France par un équivalent encore moins cher que la cerise espagnole? Ce qui est certain, c'est que «la cerise française est désormais là en qualité et en quantité, se réjouit Luc Barbier. On espère qu'elle va être mieux mise en avant dans les étals des magasins».
Le marché français est structurellement déficitaire. Les arboriculteurs y produisent annuellement quelque 35.000 tonnes sur 9577 hectares, principalement en Rhône-Alpes (37 % des volumes), Paca (26 %) et Languedoc-Roussillon (13 %). Un niveau insuffisant pour répondre à la consommation intérieure. Elle s'établit autour de 2,4 kg par ménage, selon Kantar Worldpanel. Il faut donc importer quelque 10 000 tonnes par an.

Un euro le kilo

«Ce n'est pas tant l'origine turque de la cerise qui nous gêne, remarque le président de la FNPF, mais ses conditions de production. Certaines molécules pour les traitements phytosanitaires sont interdites en Europe alors qu'elles ne le sont pas en Turquie. Il faudrait que nous ayons les mêmes règles de production.» Autre problème pointé par le professionnel: celui du prix. «À un euro le kilo chez le grossiste, la cerise turque a donné un mauvais signal au marché. Ce prix ne correspond même pas à nos frais de cueillette», dénonce Luc Barbier.
«Pour couvrir tous nos coûts, il faudrait que nos cerises soient achetées au moins à 2 euros le kilo, indique de son côté Jérôme Volle, producteur en Ardèche. En ce moment c'est plutôt entre 1,20 et 1,30 euro le kilo, une misère»,estime-t-il. Pour alerter les consommateurs, les producteurs ont pris les devants. Ils ont organisé une opération de vente directe et de sensibilisation, samedi 29 juin, sur l'aire d'autoroute de Montélimar. «Nous avons vendu 1000 kg de cerises à 4 euros le kilo. Nous avons reçu un très bon accueil du public. La cerise en Ardèche, deuxième département producteur français, regroupe 400 producteurs, 2 000 emplois et 13 millions d'euros de chiffre d'affaires», poursuit ­Jérôme Volle.
«Depuis deux ou trois jours, le marché s'est fluidifié et l'on place nos produits», reconnaît Bruno Darnaud, arboriculteur à la Roche-de-Glun dans la Drôme. En effet, à l'autre bout de la chaîne, la cerise française est désormais présente dans les rayons entre 4,50 et 5 euros le kilo, ce qui correspond à la moyenne des années 2010-2012. «La bigarreau origine France vaut 4,95 euros le kilo», indique Florent du rayon primeur à Hyper U, Mayenne

Un barrage à l’arrêt pour protéger trois cigogneaux

INSOLITE - 

La découverte d’un nid de cigognes et de ses occupants a interrompu l’activité d’un barrage à l’est de la province de Tunceli. Le barrage pourra retrouver un fonctionnement normal lorsque les trois cigogneaux pourront s’envoler et donc de survivre, rapporte l'agence de presse Doğan. La production d’électricité est suspendue pendant une vingtaine de jours, une période jugée suffisante pour le développement des oisillons.
Des ONG locales concernées par la protection du nid de cigognes ont prévenu le ministère des Eaux et forêts. Après avoir alerté les entreprises propriétaires du barrage, le ministre Veysel Eroğlu et les entreprises ont convenu de l’arrêt temporaire du barrage. Le manque à gagner a été estimé à 20 millions de livres turques (environ 8 millions d'euros).
Elisa Girard (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) vendredi 5 juillet 2013

vendredi 5 juillet 2013

Talk focuses on the ancient signs of Ottoman heritage

Ankara

Salt Ankara is hosting a talk by architectural restorator Emre Madran.
Salt Ankara is hosting a talk by architectural restorator Emre Madran.
The Ali Saim Ülgen Archive at Salt Ankara is hosting a talk by architectural restoration expert Emre Madran about Ottoman heritage in Turkish cities as part of its continuing exhibition titled Modern Turkey’s Discovery of Ottoman Heritage today.

Cities are transformed to meet the changing and diversifying needs of society through the development of architectural styles or due to other reasons, such as a failure to preserve foundational buildings or natural disasters.

The process embodies the loss of cultural values in the bid to create new ones. In his talk, Madran will focus on the design and construction of public buildings in Ankara’s Ulus neighborhood and its surroundings after the 1920s. He will evaluate both the loss of former buildings to “public works,” as well as the renovation of the first Republican buildings in terms of their destruction or renovation beyond recognition.

Madran previously worked for the Foundations Directorate and the Culture Ministry and currently teaches part-time in the Restoration Department of Architecture Faculty of Middle East Technical University (ODTÜ). His research focuses on the history of conservation in the Ottoman and Republican period, and includes specialties such as traditional construction materials.
July/04/2013

Gazeteci Uğur Hüküm hayatını kaybetti

Kaldırıldığı hastanede yoğun bakımda tedavi altına alınan Hüküm, kurtarılamadı.

05 Temmuz 2013 Cuma 00:03

Gazeteci Uğur Hüküm hayatını kaybetti
Fransa'nın başkenti Paris'te uzun süredir gazetecilik yapan 64 yaşındaki Uğur Hüküm, önceki hafta geçirdiği kalp krizinin ardından kaldırıldığı hastanede müdahaleye rağmen kurtarılamadı.
Hüküm, gelecek hafta düzenlenecek törenle Paris'te toprağa verilecek.
Uğur Hüküm, uzun yıllar Radio France Internationale'in (RFI) Türkçe bölümünün şefliğini yaptı. Radio Soleil'in kurucusu da olan Hüküm, 2003'ten beri Jazz dergisine düzenli olarak "Paris Mektupları" yazdı. Hüküm'ün, Altyazı, Nokta, Notos, Oluşum, Radikal, Tiyatro, Türk Sineması, İnsan-Yeni Sinema adlı basın organlarında makaleleri de yayımlandı. (AA)

Osmanlı'nın ilk darphanesi restore ediliyor

İlk paranın basıldığı darphane olarak kullanılan bina restore edilecek.

02 Temmuz 2013 Salı 13:31

  • Osmanlının ilk darphanesi restore ediliyor
Orhan Gazi döneminde 1300'lü yıllarda ilk paranın basıldığı ve zaman içinde ilgisizlikten harabe haline dönen tarihi yapının yeniden kente kazandırılması için çalışma başlatıldı. Projeleri Kültür ve Tabiat Varlıkları Koruma Kurulu tarafından onaylanan Maksem Mahallesi'ndeki tarihi yapıda restorasyon çalışmalarına önümüzdeki günlerde başlıyor.
Büyükşehir Belediye Başkanı Recep Altepe, beraberindeki Tarihi ve Kültürel Miras Projeler Koordinatörü Aziz Elbas ile restorasyon öncesi tarihi binada incelemelerde bulundu. Maksem Mahallesi Muhtarı Mehmet Güleç'in de hazır bulunduğu inceleme gezisinde tarihi yapı hakkında bilgi veren Başkan Altepe, Osmanlı'nın ilk çarşıları kurduğu, ilk parayı bastığı, han, hamam, şifahane, tekke gibi mimari eserlerin ilklerinin yer aldığı Bursa'da bir değeri daha gün yüzüne çıkarmanın mutluluğunu yaşadıklarını söyledi. Uzun süredir üzerinde çalıştıkları darphane binasında kamulaştırmanın bittiğini ve tarihi yapının Büyükşehir mülkiyetine geçtiğini ifade eden Başkan Altepe, "Yaklaşık 700 yıl önce Orhan Gazi döneminde ilk para burada basıldı. Kent kimliği ve kent kültürü açısından büyük önem taşıyan ve zaman içinde ilgisizlik nedeniyle harabeye dönen darphane binasıyla ilgili çalışmalarımızda sona geldik. Kamulaştırma bitti, projelerimiz onaylandı ve şimdi restorasyon çalışmalarını başlatıyoruz. Ekim ayı sonuna kadar buranın toparlanıp, ilk günkü orijinal halini almasını hedefliyoruz. Osmanlı'dan bu yana basılan paraların sergileneceği bir bölümün de yer alacağı bina sosyal ve kültürel aktivitelerin yapılabileceği bir merkez olacak" diye konuştu.

Espionnage : La Turquie convoque le chargé d'affaires américain

M.G. avec AFP
Le 03/07/2013 à 15:15


La Turquie a convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade des Etats-Unis sur des allégations d'espionnage révélées par la presse européenne et réclamé des explications, a annoncé mercredi le ministère des Affaires étrangères.

"Les allégations publiées dans la presse européenne (...) qui concernent 38 pays, dont la Turquie, sont inquiétantes", précise un communiqué, soulignant que la Turquie a demandé au diplomate américain des "explications" sur ces révélations d'écoutes et de surveillance des communications mondiales.

Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, s'est entretenu mardi de cette question avec son homologue américain, John Kerry, en marge d'un sommet Asie-Pacifique au Brunei, note le document qui souligne les "rapports d'alliance (au sein de l'Otan) entre la Turquie et les Etats-Unis remontant loin dans l'Histoire et bâtis sur la transparence, la confiance mutuelle et la coopération".

TURQUIE DANS L'UE – Les oppositions se multiplient dans l'Union des 28

Une semaine après un nouveau report des négociations entre Ankara et Bruxelles -- et alors que la Croatie vient de rejoindre l'Union européenne -- le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaeuble, s'est fermement opposé à l'intégration de la Turquie. Dans le même temps, plusieurs parlementaires européens ont remis en cause les aides versées par la Commission européenne à l'Etat turc.
Les relations turco-européennes n'en finissent plus de déchaîner les passions. Avant-hier à Dusseldorf, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaeuble, a vivement manifesté son opposition à l'intégration de la Turquie à l'Union européenne. "Nous ne devons pas accepter la Turquie comme membre à part entière. […] La Turquie ne fait pas partie de l'Europe", a-t-il martelé devant des partisans du CDU (l'Union chrétienne-démocrate), réunis lors d'un meeting organisé en vue de préparer les élections législatives allemandes, qui se disputeront au mois de septembre prochain.
Des propos qui interviennent une semaine après que l'Allemagne a pressé les autres gouvernements européens de repousser l'ouverture des négociation sur le chapitre de la politique étrangère turque.
Le ministres des Affaires étrangères d'Angela Merkel, Guido Westerwelle, avait alors invoqué une économie turque"structurellement incompatible" avec l'Union européenne pour justifier sa position. La déclaration de Wolfgang Schaeuble est beaucoup plus définitive, et se situe dans la droite ligne du CDU, qui a fait de la non-adhésion de la Turquie l'une de ses promesses de campagne.
Des euro-députés s'opposent à l'aide financière versée à Ankara
Les hommes politiques allemands ne sont pas les seuls à faire part de leurs réticences. Selon le quotidien Le Monde, plusieurs parlementaires européens se sont récemment étonnés que Bruxelles ne remette pas en cause les aides octroyées à Ankara, qui représentent une manne d'environ 685 millions d'euros par an. Cet argent, qui a commencé à être versé en 2007, doit permettre à l'Etat turc de se développer en vue de son adhésion à l'Union européenne. Or, jamais depuis 1997, et le rejet de la candidature turque par le Conseil européen, la perspective de voir Ankara occuper un siège permanent au sein de l'organisation européenne n'avait paru aussi incertaine.
Alors que les négociations ont été entamées en 2004, un seul des 35 chapitres des pourparlers entre l'Europe et la Turquie a abouti. En outre, les récents événements de la place Taksim ont suscité un véritable tollé au Parlement européen, qui a adopté, le 12 juin dernier, une résolution condamnant un usage excessif de la force de la part de la police turque. Ce contexte hautement polémique a conduit un euro-député belge, Derk Jan Eppink, à publier une tribune le 25 juin dernier dans laquelle il reprochait aux dirigeants européens de "nourrir leurs adversaires". Adversaires dont ferait partie, selon lui, la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan.
Pour le moment, la Commission européenne ne veut pas entendre parler d'une quelconque remise en cause de ces fonds de soutien. "Ils sont à la fois un bon investissement et une préservation de nos intérêts. Ces pays font partie de notre voisinage immédiat. Avec ces fonds, ils peuvent mener à bien des réformes, renforcer leurs institutions, améliorer leurs critères environnementaux, lutter plus efficacement contre la criminalité" , indiquait dernièrement au journal Le Monde Peter Stano, le porte parole de la Commission. Cependant, Bruxelles a annoncé qu'une refonte de ces subventions, destinée à rendre leurs usages "plus efficaces", était prévue pour 2014.
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) vendredi5 juillet 2013

ISTANBUL: Marie Munhoven, restauratrice de livres anciens

UN MÉTIER PAS COMME LES AUTRES – 

A bientôt 25 ans, Marie Munhoven a choisi de suivre son compagnon galeriste et d’exercer ses talents de restauratrice de livres à Istanbul. Elle a accepté de recevoir lepetitjournal dans son atelier près de la tour Galata afin de nous éclairer sur ce métier mystérieux.
Lepetitjournal.com d'Istanbul : Comment et pourquoi êtes-vous devenue restauratrice de livres ?
Marie Munhoven (photo FF): J’ai toujours voulu faire ce métier, par amour des livres. J’ai toujours été passionnée par les vieilles choses et les bibliothèques. Mes parents m’ont appris à lire avant mon entrée en CP. Pour moi, les livres avaient quelque chose de magique. Dès l’école primaire, j’ai découvert les métiers du livre. J’ai alors ensuite adapté toute ma scolarité à ce projet. J’ai fait un BAC STI Arts Appliqués puis ai intégré l’école Estienne de Paris. Durant deux années, j’ai étudié la reliure classique et contemporaine. Puis j’ai obtenu un Master en Restauration et Conservation du patrimoine à la Sorbonne en juin 2012. Pendant ce cursus, j’ai effectué plusieurs stages dont un à l’IFEA à Istanbul, un à la BNF au département des livres rares et enfin un autre au Muséum d’histoire naturelle de New York. J’ai ensuite créé mon entreprise en octobre 2012. Je travaille aujourd’hui entre la France et la Turquie.
En quoi consiste ce métier ?
J’interviens sur trois domaines : la restauration de livres, de papier et la reliure qui peut être classique ou contemporaine. La règle d’or est de préserver les éléments d’origine, d’être le moins interventionniste possible. Sauf pour du contemporain, où là on peut se laisser aller à la créativité et s’amuser avec les matériaux et les couleurs. En général, la reliure contemporaine concerne les personnes qui achètent des livres non reliés et le font faire ensuite.
Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement dans cette profession ?
On ne s’ennuie jamais ! C’est agréable de rencontrer des gens différents et de faire différentes choses. En plus, lorsque l’on restaure un livre ancien, on a la chance de l’avoir avec soi. Souvent ce sont des pièces très précieuses auxquelles quasi personne n’a accès. J’ai le privilège de pouvoir les regarder en détails, de les apprivoiser.
Quel est le livre le plus vieux que vous ayez restauré ?
Il s’agit de Décades de la description, de Barthélemy Aneau. Une "encyclopédie" qui date de 1549. Elle regroupait différentes espèces animales avec des dessins extraordinaires. Notamment des crocodiles ou des animaux d’Afrique, qui ne ressemblaient pas tout à fait à la réalité. Evidemment, les illustrateurs n’en avaient jamais vus. Ils dessinaient à partir du récit de quelqu’un d’autre. C’était donc un peu naïf, mais impressionnant à la fois de voir les connaissances qu’ils avaient à l’époque. L’imprimerie étant née en 1480, nous travaillons sur les livres imprimés à partir de la fin du XVème siècle.
Travaillez-vous plutôt pour des institutions ou des particuliers ?
Les deux. Je dirais qu’ici, en Turquie, je travaille plus avec des institutions (le musée Pera, SALT, l’IFEA…). Et des particuliers en France, des collectionneurs privés. Tout simplement parce que je passe la plupart de mon temps à Istanbul et donc je dois prendre les livres avec moi.
Quel est le prix d’une rénovation ?
Le prix se calcule à l’heure et inclut le matériel, le temps de travail les charges etc. Je facture entre 35 et 50 € de l’heure, selon que je travaille pour un particulier ou une institution. Quant au nombre d’heures, cela dépend de l’état du livre : entre 3 et 15h. En moyenne je facture entre 350 et 500 € par restauration.
Quelle est la situation du métier à Istanbul ?
J’ai l’impression qu’il y a un véritable manque ici. Quand je me suis présentée, j’ai été très bien accueillie parce qu’il n’y a pas grand monde dans la restauration. Le métier n’est pas encore démocratisé. Je crois aussi qu’il y a un creux à ce niveau dans les institutions. Elles n’ont pas forcément de budget à y consacrer (à part SALT). Je suis satisfaite parce que j’arrive à combler avec le travail que j’effectue pour la France. Il y a une vraie demande ici mais je ne dirais pas que c’est le nouveau marché de la restauration ! Pourtant, il y aurait énormément de choses à faire, dans les bibliothèques notamment. Mais à part l’atelier de la mosquée Süleymaniye, celui de Sabancı et l’Arkas à Izmir, il n’y a pas grand-chose. Je n’ai jamais rencontré de restaurateur privé. Je crois que c’est surtout le rapport au métier qui est très différent. En France, c’est devenu tellement normal que le système est bien rôdé. Les ateliers font des appels d’offres et reçoivent ensuite de grosses commandes. Ici ce n’est pas encore le cas.
A quoi ressemble une journée type de travail ?
Il n’y en a pas vraiment. Lorsque j’ai les documents, je commence d’abord par faire la liste de tout ce que j’ai à faire. Il faut anticiper les temps de séchage et de presse sinon on se retrouve bloqué. C’est pour ça qu’il faut faire plusieurs choses en même temps et s’organiser. Ensuite cela se fait en trois temps. Tout d’abord il faut dépoussiérer les documents avec des gommes, des pinceaux ou des brosses. Ensuite on comble les lacunes et les déchirures à l’aide d’un papier japonais en fibres de mûriers et d’une colle d’amidon de riz ou de blé que l’on a en poudre et que l’on doit fabriquer. On utilise ces matériaux parce qu’ils sont réversibles à l’eau. Puis vient le moment de la mise à plat. C’est toujours un peu la même chose. Je préfère travailler sur des couvertures en cuir. Les livres que l’on doit recoudre entièrement sont assez rares, le plus souvent il s’agit d’une petite partie. Là, il faut connaître les différentes techniques selon les siècles et reproduire celle qui est la plus adaptée. Il faut toujours intervenir un minimum et préserver l’authenticité de l’objet. Être le plus discret possible.

Propos recueillis par Fanny Fontan (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 4 juillet 2013
Vous aussi, vous exercez un métier “pas comme les autres” à Istanbul ? Contactez-nous à l'adresse suivante : istanbul@lepetitjournal.com

jeudi 4 juillet 2013

CORNE D'OR – Deux consortiums convoitent la privatisation des chantiers navals

Les consortiums Sembol-Ekopark İnşaat-Fine Otelcilik et Cengiz-Taca-Galeri İnşaat ont présenté mardi 2 juillet leurs offres d'aménagement pour le projet de port et de complexe touristique des rives de la Corne d'Or (côté Beyoğlu). Ces offres font suite à la décision du ministère turc des Transports de privatiser les chantiers navals de Camialtı et Taşkızak et d'organiser un appel d'offres pour réaménager la zone. Doğuş Holding, qui avait dans un premier temps présenté son propre projet, s'est finalement retiré de la compétition, selon le Hürriyet Daily News.

Yalçın Eyigün, le président de la commission chargée de l'analyse des projets avant que le ministère ne désigne un gagnant, a annoncé que les documents transmis par les deux consortiums seraient examinés prochainement. Les enjeux financier sont importants, comme l'atteste la liste des constructions en projet: deux ports de plaisance, deux hôtels cinq étoiles comprenant chacun 400 chambres, une mosquée pouvant accueillir un millier de personnes, des centres commerciaux et des parkings, l'ensemble couvrant une surface de 230.000 mètres carrés. L'enchère de départ a été fixée à 50 millions de livres turques (environ 20 millions d'euros). Le consortium qui l'emportera est assuré des droits d'exploitation du complexe pour les 49 prochaines années.
Les autorités assurent que sera prise en compte la préservation des bâtiments historiques, certains ayant plus de 500 ans, dans cette partie de la ville qui connaît de nombreuses restructurations. L'impulsion a été donnée par l'Autorité de Privatisation (ÖİB, Özelleştirme İdaresi Bakanlığı). Récemment c'est la Zone Portuaire d'Istanbul Salıpazarı, connue sous le nom de Galataport, qui a été privatisée. Le contrat de 702 millions de dollars avait été remporté par Doğuş Holding, celle-là même qui s'est retirée de l'appel d'offres pour les chantiers navals de Camialtı et Taşkızak mais détient les droits d'exploitation de Galataport pour les trente prochaines années.
Joseph Richard (http://lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 4 juillet 2013

MICROCRÉDIT – Zéro pointé pour la Turquie

En matière de microfinance, la Turquie est le plus mauvais élève d'une liste de 90 autres pays présentée par le Global Innovation Index 2013 aux Nations Unies en début de semaine. Cette publication, qui classe les pays selon leur degré d'innovation, attribue la plus mauvaise note au système de microcrédit turc. Dix ans après le lancement de son premier programme, la Turquie est-elle devenue le cancre de la microfinance ?

La sixième édition du Global Innovation Index, co-publié par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle des Nations Unies (WIPO), a évalué l'innovation produite dans chaque pays selon plusieurs critères, parmi lesquels l'augmentation du portefeuille de la microfinance. La Turquie vient de recevoir un zéro pointé en la matière, malgré sa place en milieu de liste dans le classement général.
La principale activité de la microfinance consiste en l'octroi de microcrédits – littéralement, des prêts d'une modeste somme - aux personnes qui sont exclues du système bancaire et financier traditionnels. Ces prêts permettent le plus souvent de démarrer et de soutenir des activités économiques de petite taille. Surnommé “le banquier des pauvres”, le bangladais Mohammad Yunus est le premier à avoir créé une institution de microcrédit – la Grameen Brank, en 1977. Depuis, la formule a été reprise dans 85 pays, avec plus ou moins de succès.
Un potentiel inexploité
A ce jour, la Turquie ne compte qu'un seul organisme qui concentre toutes les demandes et attributions de micro-prêts, le Programme Grameen turc de microfinance (TGMP). Le TGMP a été inauguré il y a dix ans par le Premier Ministre Recep Tayyip Erdoğan, à Diyarbakır, au sud-est du pays. Si le TGMP se félicite de voir que la totalité de ses prêts sont remboursés, le monopole de l'organisme sur le système turc de la microfinance n'est pas toujours vu d'un bon oeil.
Photo prise par Yavuz Sariyildiz, vainqueur en 2012 du concours de photo du CGAP, organisme dépendant de la Banque mondiale chargé de recueillir des informations sur les institutions de microcrédit
D'après Burcu Güvenek Araslı, professeur à l'Université technique du Moyen-Orient contactée par lepetitjournal.com d'Istanbul, outre le monopole détenu par le TGMP, “le manque d'une information de qualité concernant la microfinance en Turquie ainsi que la pauvreté du cadre légal permettant l'attribution de micro-prêts” sont les deux raisons principales qui expliquent la faible expansion du système dans le pays. En comparaison avec ses voisins d'Europe de l'est ou d'Asie centrale, la Turquie est le seul pays a n'avoir pas exploité tout le potentiel dont elle dispose, distribué par les agences internationales de développement ou investisseurs étrangers.
Un remède à portée de main
Selon Burcu Güvenek Araslı, “étant donné la part élevée de la population turque qui n'a pas accès aux services bancaires traditionnels”, la question du microcrédit en Turquie est d'une importance “cruciale”. La microfinance pourrait représenter une solution idéale pour aider à réduire la pauvreté et le chômage, deux des grands défis macroéconomiques du pays. D'après la Banque mondiale, la part de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté nationale a sensiblement augmenté ces dernières années, surtout dans les zones rurales.
En dix ans, la TGMP a octroyé 51.425 prêts en particulier aux femmes turques. Grâce à ces microcrédits, elles ont pu ouvrir un salon de coiffure, un café, financer l'entretien de leur ferme, de leurs terres, ou encore démarrer une activité artisanale. Au-delà de la Turquie, l'efficacité des microcrédits à former de nouveaux entrepreneurs et à améliorer les conditions de vie à long terme reste une question délicate à évaluer, d'après Esther Duflo, professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et titulaire de la chaire Savoirs contre pauvreté au Collège de France en 2009.
Diane Jean (http://lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 4 juillet 2013

PLACE TAKSIM ET PARC GEZI – La justice annule le projet

Un tribunal administratif d'Istanbul a bloqué le projet d'aménagement de Taksim en une place entièrement piétonne et le projet de reconstruction des casernes ottomanes, qui menaçait de disparition le parc Gezi. Les plans ont été jugés contraires aux règles d'urbanisme, rapporte le quotidien Radikal. La décision remonterait en fait au 8 juin mais n'a été communiquée qu'hier. Selon la 1ère cour administrative d'Istanbul, le projet soutenu par le gouvernement va à l’encontre de l’identité de la place. La cour souligne également que la "population locale" n’a pas été consultée sur ce projet.
La plainte avait été déposée conjointement par la Chambre des architectes d’Istanbul et par celle des urbanistes. Le 1er juin, une autre cour administrative stambouliote, saisie par l'Association de protection et d'embellissement du parc de Taksim, s'était déjà prononcée pour l'interruption du projet de destruction du parc. Le ministère de la Culture et du Tourisme avait fait appel, un appel rejeté mardi. Au plus fort de la contestation, le gouvernement turc a promis de respecter la décision finale de la justice concernant l'avenir du parc. Il n'a toutefois pas encore épuisé les voies de recours et peut encore faire appel auprès du Conseil d'Etat.
Elisa Girard et Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 4 juillet 2013

mercredi 3 juillet 2013

COMMÉMORATION – Sivas, Hôtel Madımak, 20 ans après

Hier, des centaines de personnes se sont rendues à Sivas, ville du centre de l'Anatolie, pour commémorer le massacre du 2 juillet 1993. Vingt ans après, Hasan Fehmi Kınay, député de l'AKP (Parti de la justice et du développement), annonce qu'une “ouverture” pourrait voir le jour, permettant d'améliorer le statut de la minorité alévie en Turquie.
Hier matin, les portraits en noir et blanc des victimes de l'hôtel Madımak peuplaient les rues de la ville. Plusieurs centaines de personnes – Alévis (branche hétérodoxe de l’Islam, proche du chiisme sans s’y assimiler, qui emprunte aussi au chamanisme et à d’autres croyances pré-islamiques) mais aussi syndicats, partis de gauche et étrangers - se sont retrouvés à Sivas, en Anatolie centrale, pour commémorer l'incendie criminel de l'hôtel Madımak, vingt ans après la tragédie.
Une délégation du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d'opposition, s'est également rendue sur place. La foule s'est recueillie près de l'hôtel Madımak, lieu du drame devenu centre culturel, brandissant des œillets rouges et blancs en mémoire des victimes. Ce 2 juillet 1993, 37 personnes, dont 33 intellectuels et artistes alévis venus participer au festival Pir Sultan Abdal (poète exécuté au 16ème siècle), avaient péri dans un incendie provoqué par des islamistes radicaux.
Plusieurs mesures de sécurité ont été prises hier pour éviter tout débordement. Les papiers d'identité étaient contrôlés aux portes de la ville. En lisière du rassemblement, 2 500 policiers étaient déployés pour assurer le bon déroulement de la cérémonie. En fin d'après-midi, une jeune femme s'est tenue face à la police, pancarte à la main. “Il est temps de faire le choix de la paix”. Le slogan faisait allusion aux tensions qui règnent entre la minorité alévie et le gouvernement.
Cette année, des commémorations engagées
Les commémorations du massacre de Sivas ont débuté le mois dernier, en parallèle de la fronde antigouvernementale partie de la place Taksim il y a un mois. Le 23 juin dernier, des centaines de Stambouliotes s'étaient réunis à Kadıköy. Qu'ils soient sympathisants kurdes, de l'extrême gauche, membres de syndicats ou proches du CHP, les Alévis d'Istanbul s'étaient rassemblés pour se souvenir mais aussi pour se faire entendre. Une grande partie des membres de cette communauté revendique notamment la suppression des cours d'éducation religieuse dans les écoles publiques, la reconnaissance officielle des cemevis, leurs lieux de culte, et une représentation auprès de la direction des Affaires religieuses.
Le 3 juin dernier, Élise Massicard, responsable de l'Observatoire de la vie politique à l'Institut français des études anatoliennes d'Istanbul et spécialiste de la question alévie, expliquait au quotidien Le Monde la forte mobilisation alévie à Taksim : “D'une manière générale, ils sont exclus de la vie politique et n'ont plus grand chose à perdre.” Cette année, les commémorations du massacre de Sivas ont été particulièrement engagées. D'après l'AFP, d'importantes cérémonies ont eu lieu dans plusieurs pays d'Europe notamment en France et en Allemagne la semaine passée. Hier soir, d'autres rassemblements se sont déroulés à Kadıköy et dans la province d'Eskişehir.
Une “ouverture” pour les Alévis ?
C'est ce qu'a promis Hasan Fehmi Kınay, député de l'AKP, à la minorité il y a une semaine. Ankara se pencherait actuellement sur un plan pour élargir les droits des Alévis, représentant quelque 20% de la population en Turquie. Un avocat de la Fédération des associations alévies précise que la minorité attend beaucoup dans les prochaines semaines.
Récemment, le gouvernement turc a décidé de rebaptiser deux universités turques avec des grands noms de la communauté alévie. Ainsi, l'université de Nevşehir s'appellera désormais l'université de Hacı Bektaş Veli, du nom de celui qui a fondé la confrérie des Bektachis au 13ème siècle. Et celle de Tunceli va devenir l'université de Pir Sultan Abdal. Mais cette décision intervient quelques semaines après l'émoi suscité par l'annonce que le troisième pont sur le Bosphore porterait le nom du sultan Yavuz Selim, responsable de la mort de dizaines de milliers d'Alévis.
Diane Jean (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 3 juillet 2013

Le petitjournal.com d'Istanbul “réunit” un père et son fils

UNE BELLE HISTOIRE – 

Une fois n’est pas coutume, lepetitjournal.com d'Istanbul vous conte une belle histoire vécue par l'un de nos lecteurs, Erick Goettelmann. Grâce à notre journal, il a pu retrouver une personne qui lui était terriblement chère...

Mais revenons-en au début de cette histoire, là où tout a commencé... Ce monsieur, habitant en région parisienne, nous contacte le 15 avril dernier. “Amoureux fou” de la Turquie, il ne rêve que d’une chose: venir y travailler un jour. Nous lui proposons de participer à une nouvelle rubrique -- “Embauchez-moi” -- sous forme d’annonce vidéo. Emballé immédiatement par ce projet, il nous envoie rapidement la vidéo que voici :

Bien que son annonce n’ait pas suscité d’engouement particulier, elle lui a permis de retrouver une personne qui lui était extrêmement chère : son fils, qu’il n’avait pas vu depuis 24 ans. Mais plutôt que de raconter leurs retrouvailles, nous partageons la quasi-intégralité de ses mails, avec sa très aimable autorisation:
1er mail, le 25 juin 2013
“Bonsoir, il y a peu je vous ai fait parvenir une vidéo CV pour m'aider à trouver un emploi en Turquie. Pour le moment je n'ai pas de proposition mais si je vous écris, c'est pour vous remercier. Pourquoi? Il y a 25 ans, suite à un divorce très très conflictuel, mon ex épouse s'était sauvée avec mes deux enfants que je n'ai pas revus depuis. Il y a 1 mois environ, j'ai reçu un mail pour me parler travail avec un numéro à contacter. J'ai appelé et il se trouve que c'était mon fils qui voulais prendre contact!! Nous discutons depuis 1 mois 1/2 environ et je dois le rencontrer jeudi 27 juin 2013, après 24 ans, c'est extraordinaire, non? Pourquoi je vous remercie? Car c'est en tapant mon nom, prénom et ville de naissance qu'il est tombé sur la vidéo que j'avais faite pour vous suite à votre idée. Alors merci, mille merci à vous Meriem et au Petit journal d'Istanbul. La Turquie me porte bonheur, je le sais.”

2ème mail, le 28 juin 2013
Je voulais vous raconter cette journée merveilleuse que j'ai vécue grâce à vous et au Petit journal. Après avoir discuté longuement (2 mois) par téléphone et SMS, nous avons donc décidé de nous rencontrer et j'ai voulu que sa compagne soit la pour qu'il se sente plus à l'aise. Nous nous étions donné rdv dans un parking et je peux vous dire que lui comme moi étions impatients, avec un peu d'appréhension. Le père et le fils sont tombés dans les bras l'un de l'autre, mon fils pleurait de joie et ça a été un moment unique, 24 ans de séparation terminés! Nous avions réservé une croisière-déjeuner sur la Seine puis nous lui avons présenté ses frères et sa soeur et là encore, moment d'émotion en voyant cette famille qui se réunit naturellement, les voir rire et s'entendre tout de suite! (...) C'est la première fois que je suis KO par l'émotion, le départ à été difficile mais cette journée est le départ d'une autre aventure, 24 ans de séparation terminés car un jour je me suis mis en relation avec le Petit journal et votre idée de cette vidéo.”

3ème mail, le 29 juin 2013
“Les enfants de mon 2eme mariage l'ont accueilli comme leur frère, ça a été une journée extraordinaire vraiment. Nous sommes comblés et tout ça après cette idée de vous! Mon fils m'a chargé de vous transmettre le bonjour et un grand merci aussi. Je ne vous remercierai jamais assez vous, le Petit journal, la vie tout! J'ai retrouvé un jeune homme de 24 ans bien dans sa tête et il nous reste du temps pour se connaître mieux et se faire des souvenirs en commun. Je l'emmènerai dans ce magnifique pays qu'est la Turquie car c'est en cherchant à aller vivre là-bas que tout a commencé.”
Erick Goettelmann et son fils le 27 juin 2013 (photo personnelle)








Meriem Draman (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 3 juillet 2013

TURQUIE: les "juifs" seraient impliqués dans les émeutes de Taksim, ça ne vous rappelle toujours rien ???

MANIFESTATIONS – Le vice Premier ministre turc pointe du doigt “la diaspora juive”

Beşir Atalay a dénoncé hier l'implication de la “diaspora juive” dans la contestation de la place Taksim. Le vice Premier ministre a ensuite nié ces propos, pourtant filmés par une agence de presse.
Après le “lobby des taux d'intérêt”, les terroristes d'extrême gauche, les médias étrangers et les réseaux sociaux, c'est au tour de la “diaspora juive” d'être pointée du doigt par un dirigeant turc, pour son implication présumée dans la contestation de la place Taksim. "Certains sont jaloux de la bonne santé financière de la Turquie et de sa croissance. Ils sont tous unis, aux côtés de la diaspora juive", a déclaré hier le vice-Premier ministre, Beşir Atalay, dans un entretien cité par le quotidien Hürriyet. Besir Atalay a également accusé la presse internationale d'avoir tenté de déstabiliser l'Etat turc. "Vous avez vu l'attitude des médias étrangers lors des incidents du parc Gezi ; ils ont diffusé les images sans même faire une évaluation de la situation", s'est-il offusqué.
Quelques heures après la publication de ces propos par l'agence de presse Cihan, le ministre a nié les avoir tenus, accusant l'agence de les avoir “sorti de leur contexte”. “Il n'a pas été question de désigner (…) nos citoyens juifs ou les Juifs d'autres pays”, a protesté le vice Premier ministre dans une déclaration à l'agence de presse semi-officielle Anatolie. Dans les dernières minutes de cette vidéo, Beşir Atalay tient pourtant les propos contestés. Dans un communiqué publié sur internet, le grand rabbinat de Turquie exprime ses "inquiétudes" quant aux "conséquences” de cette déclaration.
Photo officielle
La dégradation des relations turco-israéliennes
Ces allégations interviennent alors que la Turquie et l'Etat hébreu ne parviennent pas à trouver un accord concernant l'indemnisation des familles des victimes du raid meurtrier du Mavi Marmara. En mai 2010, Tsahal avait violemment abordé la flottille humanitaire qui tentait de forcer le blocus naval israélien afin d'apporter de l'aide aux populations palestiniennes. L'opération avait causé la mort de neuf activistes turcs, provoquant un tollé sur la scène internationale. Selon l'AFP, qui cite une source proche du dossier, les négociations achopperaient sur le montant des indemnités. Israël proposerait une compensation financière à hauteur de 100.000 dollars par famille, alors que celles-ci en attendraient un million.
Les relations entre la Turquie et Israël se sont tendues ces dernières années. Lors d'un discours prononcé le 1er mars dernier, à l'occasion du cinquième Forum de l'ONU pour promouvoir le dialogue entre les religions et entre les peuples, Recep Tayyip Erdoğan avait assimilé le sionisme à un crime contre l'humanité. "Au même titre que l'islamophobie, l'antisémitisme, et le fascisme", avait-il ajouté. Ce qui avait provoqué l'ire du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. "C'est une déclaration sombre et mensongère d'un genre qu'on pensait révolu dans ce monde", avait répliqué ce dernier. Sans retirer ses propos, Recep Tayyip Erdoğan avait ensuite tenté de les expliquer dans une interview à un quotidien danois, invoquant "des malentendus".
Jonathan Grimmer (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 3 juillet 2013

le royaume sans racines



Objet : Rendez-vous avec le talent de Sema KILIÇKAYA

Les Éditions In Octavo ont le plaisir de vous adresser, de la part de Sema KILIÇKAYA, le bon de commande de son nouveau roman « Le royaume sans racines ».

En effet, si vous avez aimé « Chant des Tourterelles », vous ne manquerez pas d'apprécier cette nouvelle parution, véritable travail de mémoire sur l’immigration turque.

Dans ce roman, chronique d’une communauté turque transplantée en Haute-Marne, on sent l’Orient, son soleil, ses coutumes et ses parfums qui s’oppose au faux Eldorado de cette terre d’accueil qu’est la France. Opacité de la langue (difficulté d’entrer dans la langue d’accueil pour la première génération), sentiment d’aliénation de l’individu déraciné ; regret du paradis perdu (la Turquie, qui pourtant n’en était pas un), déception du faux Eldorado d’accueil et quête éperdue de la dignité tant humaine que culturelle sont les lignes de forces qui traversent ce roman et lui donnent une incroyable chaleur humaine.

Nous sommes heureux de vous faire découvrir ce roman et de vous associer à son succès.
Dans le cadre de son lancement, Sema KILIÇKAYA et l’équipe In Octavo vous offrent les frais de port pour toute commande qui nous parviendra avant le 30 septembre.

Nous vous prions de croire à l’assurance de toute notre considération.

Gil Fonlladosa
Directeur Editorial.

Bettina Fonlladosa
Directrice de la communication
01 39 69 64 50
06 20 78 00 22
IOEBettina@gmail.com

In Octavo Editions
48 avenue des Gressets
78170 - La Celle Saint-Cloud




mardi 2 juillet 2013

"le royaume sans racines" de Sema KILICKAYA


le nouveau roman de Sema KILICKAYA, "le royaume sans racines" suite du "chant des Tourterelles", est enfin paru :



Pera Museum opens new summer program

STANBUL- Hürriyet Daily News


Pera Museum’s educational program starts this month today with drawing lessons. The program focuses on the artists Matisse and Valdes. Children aged between four and six will be able to attend the workshop. After studying still life paintings and focusing on the concept of form, children will prepare an imaginary meal with plasticine. On June 4, comparing Manolo Valdés’s figure paintings with similar works by renowned painter Henri Matisse, children will paint their own figures. On June 5, a pop art workshop will be held. The use of strong texture, of different media in the works of Manolo Valdés will constitute the basis of this workshop. Apart from making collages on paper with different materials, participants will also use Valdés-inspired and pre-designed silkscreens in their paintings. This will allow them to employ different techniques with a variety of materials.

On July 9, the “Mirror, Mirros on the Wall” program will allow the participants to draw their profile portraits on burlap using mirrors and make collages with paper.
July/02/2013

Ottoman manuscripts come to the digital environment

SKOPJE - Anadolu Agency

Ottoman manuscripts in the Balkans will be digitally available. AA photo
Ottoman manuscripts in the Balkans will be digitally available. AA photo
Within the scope of a project titled “Recovering Cultural Heritage in the Balkans,” experts from Turkey are transferring Ottoman manuscripts into a digital environment in Macedonia, home to the largest number of Ottoman manuscripts in the Balkans after Bosnia Herzegovina.

Gazi University Turkish Research and Application Center (TÖMER) Director Professor Yaşar Aydemir said that it was an initiative of the Yunus Emre Institute. He said that they had started to transfer the world into the digital environment in Bosnia Herzegovina, and were continuing with Serbia, Albania and now Macedonia.

As well as religious works in the Arabic language kept in the St. Kliment Ohridski Macedonia National University Library in Skopje and 3,743 books in the fields of medicine, law and agriculture, they were also transferring the works at the Macedonia Archive and Islamic Union Faculty of Theology Library into the digital environment.

Director of St. Kliment Ohridski Macedonia National University Library Mile Bosheski said that they had gathered those works during a process lasting 50 years. “The damaged works will also be restored,” Bosheski said.

The project, directed by Aydemir, Yıldız Technical University member Professor Cihan Okuyucu, Süleymaniye Library former director Nevzat Kaya and Gazi University member Professor Nurettin Ceviz, is set to be finished in 18 months.
July/01/2013

Anatolian symphony in Balkans ESKİŞEHİR - Anadolu Agency

Within a new project initiated by the Foreign Ministry, the Culture Ministry, and Eskişehir’s Anadolu University (AU), the AU Symphony Orchestra will give concerts in six Balkan countries. 


AU State Conservatory Director Professor Ahmet Bülent Alaner said the project was one of the largest to be carried out by a Turkish university.

A 100-person team will work during the tour, which will take place between June 29 and July 15, said Alaner. “A dream has come true with the support of the Foreign Ministry and AU’s rector, Professor Davut Aydın. The first concert will be in Bulgaria, before moving on to Kosovo, Albania, Macedonia.”

SYRIAQUES – Selon la diaspora en Europe, le ministre Bağış “se moque” de leur communauté

Suite à une déclaration du ministre turc des Affaires Européennes Egemen Bağış le 21 juin dernier, l'Association syriaque européenne (ESU), l'une des organisations les plus influentes de la diaspora syriaque, a qualifié les propos du ministre de “railleurs” et d'“insultants”. Lors d'une conférence de presse, le ministre avait expliqué “qu'en termes de valeur foncière, le bâtiment dans lequel nous nous trouvons (le bureau du ministère des Affaires Européennes à Ortaköy, ndlr) en ce moment-même est d'une plus grande valeur que le monastère Mor Gabriel.” La ESU, basée à Bruxelles, estime dans le Hürriyet Daily News que le ministre des Affaires Européennes “minimise l'importance du monastère” syriaque orthodoxe.

Le lieu sacré situé près de la ville de Midyat, dans la province de Mardin, fait l'objet de vives tensions entre le gouvernement et cette communauté depuis plusieurs années En 2009, le ministère des Finances avait réclamé la propriété des terres sur lesquelles est bâti le monastère construit il y a seize siècles. L'affaire a fait l'objet de plusieurs appels et la cour de Cassation de Turquie a finalement tranché en juin 2012 en faveur du ministère au motif que le monastère “occupe abusivement” les lieux. Le dossier est aujourd'hui entre les mains des juges de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Aujourd'hui, la population syriaque de Turquie est estimée entre 15.000 et 20.000 individus. L'Union européenne garde un oeil sur les relations entre cette communauté et l'Etat turc en vue de sa possible accession à l'Union. Cette minorité n’est toujours pas reconnue par la législation turque et ne jouit pas de la protection des droits des minorités consacrée par le traité de Lausanne de 1923.
Diane Jean (http://lepetitjournal.com/istanbul) mardi 2 juillet 2013 

CONFLIT AUX FRONTIÈRES – La Turquie, terre d’accueil de plus de 500.000 Syriens

Depuis le début du conflit en mars 2011, les Syriens en quête de sécurité franchissent les frontières des pays voisins. Le gouvernement turc a pris d'importantes dispositions afin de leur assurer un refuge et l’aide nécessaire. Mais les doutes sur la viabilité de ces mesures d'accueil s'intensifient au fur et à mesure que le nombre de Syriens en Turquie s'accroît.
A la date du 25 juin 2013, 332.830 citoyens syriens avaient franchi les frontières turques, rapporte la Direction de la gestion des catastrophes et des situations d’urgence (AFAD). “Il y a actuellement 200.012 migrants syriens logés dans les 15 camps de tentes, le centre d’admission temporaire et les cinq villes conteneurs mis en place par l’AFAD”, ajoute l'institution dans un communiqué.
Photo AFAD
Selon Alexander Corbeil, spécialiste du Moyen-Orient au sein de l’Atlantic Council of Canada, une grande partie de ces réfugiés vient des régions du nord de la Syrie, frontalières de la Turquie, et tout particulièrement de l'un des centre du conflit : la région d’Alep. “Dans les mois qui viennent, si le régime de Bachar al-Assad et les forces du Hezbollah prennent d’assaut Alep, une importante vague de Syriens devrait encore chercher refuge en Turquie”, prévoit Alexander Corbeil.
L’accès aux camps est très limité”
Le financement des camps et des infrastructures nécessaires à l’accueil des Syriens est assuré pour l'essentiel par le gouvernement turc. Selon l'International Crisis group, en avril dernier, Ankara avait déjà dépensé près de 750 millions de dollars pour ces Syriens, qui n'ont pas le statut de réfugiés. Dans le cadre du Règlement sur l’asile de 1994, amendé en 2006 et complété la même année par une directive d’application, la Turquie accorde aux migrants syriens un “statut temporaire de demandeur d’asile” et les autorise à demeurer dans le pays en attendant que le Haut Commissariat trouve pour eux une solution durable ailleurs.
Le mois dernier, le gouvernement turc a terminé la mise en place d’un nouveau camp à Malatya-Beydağı, qui a une capacité d’accueil de 10.000 personnes. Il y a aujourd’hui 20 camps (ou villes conteneurs) dans 10 provinces abritant les réfugiés syriens”, rappelle Alexander Corbeil (photo de droite). D’après lui, la Turquie a su gérer relativement bien la crise des réfugiés comparé aux autres pays d’accueil de la région du Moyen-Orient comme la Jordanie ou le Liban.
L’accès aux camps est très limité”, regrette toutefois Kelsey Lundgren, qui travaille pour une ONG de défense des réfugiés en Turquie. Des organisations locales et internationales telles que le Croissant rouge turc ou le World Food Programme fournissent de la nourriture aux Syriens tandis que d’autres organisations internationales aident financièrement celles qui ont le droit de se rendre dans les camps, rapporte Kelsey Lundgren. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) aide les Syriens les plus vulnérables à obtenir le statut temporaire de demandeur d’asile dans un pays tiers. “D’autres Syriens vivent en dehors des camps malgré la barrière de la langue et leur manque de moyens financiers car l’accès aux camps construits par le gouvernement devient de plus en plus limité”, note Kelsey Lundgren. Selon l'AFAD, le nombre de Syriens non hébergés dans des camps en Turquie dépasse 300.000.
Refusés à la frontière
L'ONG Human Rights Watch souligne par ailleurs que la politique d’ouverture des frontières aux migrants syriens n’est pas complètement respectée en Turquie. En juin, des assistants humanitaires de terrain travaillant auprès des migrants et des activistes syriens ont rapporté que les douaniers laissaient entrer en Turquie les Syriens nécessitant des soins médicaux urgents et repoussaient des centaines d’autres. “Le manque de place dans les camps et de mise à disposition d’assistants humanitaires transfrontaliers pourraient expliquer pourquoi les douaniers empêchent les Syriens fuyant le conflit d’entrer sur le sol turc”, avance Human Rights Watch.
Kelsey Lundgren (photo personnelle)
Ce flux permanent de Syriens et l'enlisement du conflit imposent au gouvernement turc de trouver sans tarder d’autres moyens de financement et d'accueil, observent Kelsey Lundgren et Alexander Corbeil. “La Turquie pense qu’elle n’est qu’un pays de transit, que les Syriens actuellement en Turquie retourneront en Syrie dès qu’ils le pourront ou partiront s’établir dans un nouveau pays d’accueil tel que les Etats-Unis, le Canada ou les pays de l’Union européenne”, explique Kelsey Lundgren, qui redoute que la guerre aux portes de la Turquie soit “loin d'être terminée”.
Elisa Girard (http://www.lepetitjournal.com/istanbul/accueil) mardi 2 juillet 2013

TURQUIE: FACEBOOK, TWITTER... – Qu'est-ce qu'une nouvelle loi pourrait changer ?

A la faveur des manifestations antigouvernementales des dernières semaines, les critiques contre les réseaux sociaux se multiplient à la tête du pouvoir. Ces critiques pourraient aboutir à un durcissement de la législation en matière de liberté d'expression sur Internet, déjà frappé par la censure.
"Les réseaux sociaux sont la pire menace pour la société". Nous sommes le 2 juin. Après trois jours d'une contestation qui ne cesse de prendre de l'ampleur, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan désigne les “responsables” des manifestations : Facebook et Twitter.
Les réseaux sociaux ont en effet joué un rôle-clé dans le mouvement commencé place Taksim. Pendant trois semaines, les protestataires les ont utilisés afin d'échanger des informations, se donner rendez-vous pour des rassemblements, ou diffuser des photos et des vidéos. Facebook et Twitter, surtout, ont compensé le manque de visibilité de la protestation dans les médias traditionnels. "Sans les réseaux sociaux, rien de tout cela ne serait arrivé", reconnaissait Sedat Kapanoğlu, le fondateur du site contributif turc Ekşi Sözlük, dans une interview donnée à Slate il y a trois semaines
Les réseaux sociaux sous surveillance
Un avis à l'évidence partagé par le gouvernement qui, par la voix de son ministre de l'Intérieur Muammer Güler, a annoncé le 17 juin dernier qu'il était en train de préparer une loi permettant de poursuivre les internautes se rendant coupable de diffamation ou d'appel à la révolte. "A mon avis, cette nouvelle loi ne sera qu'une extension de ce qui existe déjà", estime Erkan Saka, professeur de communication à l'Université Bilgi d'Istanbul.
Effectivement, le 4 juin dernier, les forces de police ont procédé à l'arrestation de 35 personnes à Izmir, accusées "d'incitation à la révolte et de propagande". On se souvient aussi de l'affaire Fazıl Say, qui avait été traduit en justice après avoir écrit sur son compte Twitter : "Je ne sais pas si vous vous en êtes aperçus, mais, s'il y a un pou, un médiocre, un voleur, un bouffon, c'est toujours un islamiste". Une phrase qui avait valu au pianiste une condamnation pour "insulte aux valeurs religieuses d’une partie de la population" le 15 mai dernier, condamnation annulée quelques jours plus tard.
Le nouveau texte ne serait donc qu'un prolongement de ce que la législation réprime déjà. Erkan Saka doute de son efficacité. "Les gens ont appris à masquer leur identité, et à effacer leurs traces. Je crois qu'il sera difficile pour la police d'avoir des preuves, même si Facebook et Twitter acceptent de coopérer avec les autorités".
Une “gifle ottomane” pour Facebook et Twitter
Vendredi 28 juin, le ministre de la Communication, Binali Yıldırım, a exhorté les responsables des deux réseaux sociaux à collaborer avec le gouvernement. "C'est le droit le plus naturel pour la Turquie de réclamer que les réseaux sociaux ne constituent pas un moyen d'incitation à la violence", a-t-il argué selon l'AFP. Face aux refus répétés des principaux intéressés, le ministre a menacé ces derniers de leur asséner une"gifle ottomane" (en référence aux gifles que les soldats ottomans pratiquaient contre des blocs de marbre pour leur entraînement).
De son côté, l'un des responsables du MİT (les services de renseignement turc) a nié hier les allégations selon lesquelles l'organisation gouvernementale aurait procédé à la collecte de données privées, recueillies illégalement sur les réseaux sociaux. "Le MİT agit dans les limites de son autorité et de ses droits. Le MİT n'a de toute façon ni les moyens ni le temps de procéder à de tels agissements", s'est défendu ce responsable dans une interview avec le quotidien Habertürk.
30.000 sites censurés
Ce n'est pas la première fois que le pouvoir turc entre en conflit avec un géant d'Internet. De mai 2008 à octobre 2010, le site de partage de vidéos Youtube avait été censuré en raison de la diffusion de vidéos jugées offensantes à l'égard du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk. Plus largement, la loi 5651, votée en 2007 aussi bien par l'AKP que par les principaux partis de l'opposition, a entraîné la censure de plus 30.000 sites internet, selon le site engelliweb.com.
Comme le rapporte le site de Reporters sans frontières, l'article de 8 de la loi "autorise le blocage de l’accès à certains sites s’il existe de simples “soupçons suffisants” de l’existence d’un des huit délits suivants : incitation au suicide, exploitation sexuelle et abus d’enfants, encouragement à l’usage de drogues, fourniture de substances dangereuses pour la santé, paris en ligne, obscénité, crimes commis contre la mémoire d’Atatürk." Selon les observateurs, il semblerait que ces deux dernières dispositions aient conduit à une interprétation très large du texte législatif, et entraîné une multiplication du nombre de sites Internet censurés.
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/Istanbul) mardi 2 juillet 2013

lundi 1 juillet 2013

CENSURE EN TURQUIE ??– Le numéro de juillet de la revue NTV Tarih, consacré à Gezi, ne paraît pas


Nous apprenons que la parution de la revue NTV Tarih a été interrompue et que le numéro de juillet ne sera pas imprimé.” C'est par ce court message publié sur sa page Facebook que la revue d'histoire fondée en février 2009, propriété du groupe Doğuş (banque, automobile, construction, médias...), a prévenu lundi ses lecteurs qu'ils ne trouveraient pas en librairie leur 54ème numéro. Un numéro spécial, entièrement consacré aux événements des dernières semaines. Le message est accompagné d'une photo de la couverture du magazine censuré, une miniature de l'artiste Taha Alkan détournant la photo devenue célèbre de la “femme en rouge” dans le parc Gezi de Taksim. La couverture livre une partie du sommaire : “Mouvements de masse aux périodes byzantine, ottomane et républicaine” ; “Comment les événements de Gezi seront-ils interprétés dans l'avenir ?” ; “La politique, les médias et la caricature d'hier à aujourd'hui” et bien sûr le titre : “Ces 19 jours qui ont secoué la Turquie... L'histoire écrite en la vivant”.
Sur les pages Facebook et Twitter consacrées à ce numéro spécial, l'équipe de la revue promet de “faire de son mieux” pour que “ce numéro et les suivants” parviennent jusqu'aux lecteurs. “La revue devait paraître samedi 29 juin mais nous avons appris au dernier moment qu'elle ne serait pas imprimée car son contenu avait été refusé par la direction”, explique au petitjournal.com d'Istanbul l'un des membres de l'équipe, Hayri Fehmi Yılmaz. “Nous sommes peinés et étonnés, c'est la première fois que cela arrive et c'est inacceptable”, poursuit cet historien de l'art, qui précise que le 54ème numéro était consacré “aux révoltes et aux mouvement de résistance dans l'histoire du monde, et bien sûr un peu aux événements du parc Gezi, qui seront sans aucun doute analysés par les historiens dans l'avenir”. Hayri Fehmi Yılmaz confirme que la revue est aujourd'hui menacée de disparition, même s'il dit garder l'espoir qu'une “solution va être trouvée”.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul.html) lundi 1er juillet 2013